Voici Jikka, un habitat japonais aux formes de tipi indien mais avec tout le confort moderne, étudié pour accueillir et faciliter la vie des personnes âgées. Imaginé par l’architecte japonais Issei Suma, l’habitat propose le parfait équilibre entre le minimalisme propre à la culture nippone et le grandiose des possibilités architecturales modernes.

Ces habitations étranges en forme de tipis furent développées par l’architecte tokyoïte Issei Suma dans le but de proposer des infrastructures adaptées aux personnes du troisième âge d’une petite communauté de la préfecture de Shizuoka, bordée par le Mont Fuji. Contrairement aux apparences, les cinq sections sont strictement carrées au sol. Seul la toiture spiralée, assez proche d’un eco-dome, se rapproche du style des tentes tipis indiennes.

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La cuisine et la salle à manger, au centre de la structure, sont partagées entre les habitants de la Jikka. Au total, l’habitat est étudié pour que quatre personnes puissent y vivre avec ses deux salles de bains et ses deux chambres. Aujourd’hui, deux femmes retraitées, soutenues par deux personnels de soins, occupent les lieux pour un repos paisible et surtout confortable, la structure complète offrant un espace de 100m2 en pleine nature.

Les bains chauds gardent un rôle très important au Japon, et les personnes âgées aiment particulièrement en bénéficier pour des questions sanitaires et de bien-être. Le seiketsu (propreté) étant une notion essentielle dans la vie des japonais, la salle de bain joue ici un rôle central dans l’habitat. Bénéficiant d’un large espace, la baignoire en forme de spirale est entièrement intégrée dans le sol du bâtiment.

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L’architecte explique en toute simplicité que son habitat alternatif n’est que la jonction de cinq petites huttes carrées formant ensemble un complexe miniature. Si de l’extérieur, c’est la chaleur du bois qui définit l’habitat, la structure intérieure est beaucoup plus minimaliste et monochrome, entre murs en béton, grandes baies vitrées et poutres porteuses en bois. L’architecte ne donne cependant pas de détails sur le caractère écologique de la construction, ce qui est regrettable au regard des lieux magiques qui l’encadrent.

Si la démographie japonaise, vieillissante, se concentre aujourd’hui essentiellement dans les grandes villes où l’activité économique est vive, cela s’est fait au détriment des campagnes où nombre de maisons et de lieux sont abandonnés. Par opposition, là où à Tokyo une petite maison suffira à vous endetter sur plus d’une génération, il reste possible de devenir propriétaire en pleine nature pour une bouchée de pain. De quoi nous donner envie de passer nos vieux jours dans la campagne japonaise, en espérant peut-être y trouver Totoro au fond du jardin...

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Source : deviantworld.com / Photographies : Takumi Ota