Dans le 13ème arrondissement de Paris, Rue Paul Bourget, Mademoiselle Maurice, une artiste française, a voulu reproduire le cycle de la lune sur la façade d’un immeuble avec des pliages d’origami. Par le biais d’une fresque murale imposante, elle rend hommage aux habitants délogés avant la destruction du bâtiment. Malgré son apparente légèreté, l’œuvre n’est pas dénudée de message.

Au moment du Tsunami du 11 Mars 2011 et de la catastrophe nucléaire qui s’en suivi à Fukushima, Mademoiselle Maurice, artiste, se trouvait à Tokyo. Cet événement est décisif dans son parcours artistique, où elle décide alors de travailler principalement à partir de papiers et d’origamis colorés. Son art urbain est à mettre en relation avec ces événements qui l’ont fortement influencée.

Le style employé à Paris fait partie de sa signature. Aux détriment des musées, elle préfère la rue et les murs des villes. Elle intervient dans le monde entier, de Mexico à Tokyo, en passant par Paris et Athènes. Son art est également engagé : 20% de ses bénéfices sont systématiquement reversés à des associations humanitaires et environnementales !

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Photographies : Mathgoth Gallerie

« Cycles lunaires », la plus grande fresque de Paris

L’installation réalisée par Mademoiselle Maurice est imposante. Les chiffres parlent d’eux mêmes : longue de 150 mètres et haute de 15 mètres, la surface de 2000m2 est la plus grande réalisation murale jamais réalisée à Paris. Au total, 15000 origamis ont été nécessaires pour former les cycles lunaires. Et pourtant l’œuvre n’est qu’éphémère.

Outre les difficultés techniques liées à la hauteur et la taille de l’installation, les trois semaines de travail ont été accompagnées d’une météo sans pitié : vents et pluie ont rendu la tâche particulièrement compliquée. Si bien que l’artiste a été obligée de s’adapter et de trouver des solutions alternatives. Ainsi a t-elle décidé de remplacer un certain nombre d’origami par des pochoirs. Afin que les origami ne soient pas abîmés, il sont d’ailleurs recouverts d’un revêtement spécial qui les rend presque indestructibles.

Mademoiselle Maurice veut, grâce à l’installation, apporter un message apaisant et positif aux habitants du quartier, à la veille d’un événement traumatisant, la destruction de leur immeuble. Par conséquent, l’installation n’est pas neutre : elle interroge à propos de l’utilisation de l’espace public et la manière dont les habitants interagissent avec leur environnement en milieu urbain.

La destruction de l’immeuble, fin août, sera probablement d’autant plus symbolique que l’œuvre est éphémère, autant que l’est la vie…

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Photographie : Mathgoth Gallerie

Les Origami, de la Chine jusqu’au Japon

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Shuntei (1896)

Origami (折り紙, papier plié) est le nom japonais donné à l’art du pliage du papier. Il s’agit de l’un des plus anciens arts populaires au monde, dont les origines sont à chercher en Chine à l’époque de la dynastie de Han de l’Ouest (-209 -9). Cette technique aurait été importée au Japon pendant la période d’Edo (1603-1867) puis développée dans toute sa finesse jusqu’à ce jour. Réputés pour leur vertu éducative au Japon, les origamis sont toujours enseignés à l’école dans un but pédagogique.

L’un des origami les plus courants (mais aussi le plus facile à réaliser) reste la grue, car cet oiseau joue un rôle important dans la culture japonaise. Symbole synonyme de paix, la légende dit que celui qui pliera mille grues de papier verra un vœux exaucé. Vous trouverez les plans de pliage ici.

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Photographie : Mathgoth Gallerie

Sources : mademoisellemaurice.com / thisiscolossal.com / unoeilquitraine.fr