À l’occasion des Jeux Olympiques qui se tiendront à Tokyo en 2020, un collectif japonais souhaite réaliser des kimonos aux couleurs de chacun des 196 pays et états du monde entier. Un moyen de faire connaître le kimono aux jeunes générations, alors que la tradition est en crise. Mais aussi de véhiculer un message de paix et d’unité mondiale, par la symbolique des pays réunis grâce à un vêtement commun à tous, dont l’identité ressort seulement au travers des motifs propres à chacun.
L’organisation à but non lucratif Imagine Oneworld se donne pour objectif de « contribuer à la paix mondiale et de construire un monde prospère ». L’un de ses projets pour soutenir cette cause ambitieuse est le Kimono Project né en novembre 2014 et qui devrait être mené à son terme d’ici 2020 pour accueillir les athlètes lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo. Le but est de créer un kimono (avec sa ceinture ‘obi’ assortie) pour chacun des 196 états y prenant part, les unifiant symboliquement par le port d’un seul et même vêtement, le kimono japonais.
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La pensée délivrée au monde est un message de paix et d’unité porté par des kimonos incarnant le wa, le concept d’harmonie japonais comme affirmé sur le site internet de l’organisation : « L’harmonie est à la base de l’amitié et de la bonne volonté des peuples. Nous voulons dépasser les frontières, aller au-delà des différences raciales, religieuses et économiques en promouvant l’idée ‘du vivre ensemble paisiblement’. Nous voulons transmettre ce message d’harmonie au monde par la beauté et l’art du kimono japonais ».
Traditionnellement, les motifs des kimonos puisent leur inspiration dans la nature principalement, le quotidien, la littérature… Ici ce sont les éléments emblématiques de la culture de chaque pays qui servent de base à l’élaboration du kimono et de l’obi assorti : que ce soit un animal, une plante, un monument, l’histoire ou n’importe quel symbole constitutif de l’identité du pays concerné. À ce jour, ce sont 53 kimonos et obis qui ont été réalisés, on peut tous les admirer en se rendant sur cette page, en voici quelques-uns en guise d’exemples :
Le kimono de Madagascar éblouit avec les couleurs vives des baobabs, des papillons et autres animaux de la faune et la flore riche de ce pays.
Des motifs très abstraits pour le Chili en rapport avec ses paysages contrastés et des Moais de l’Ile de Pâques (qui appartient au Chili). L’obi est tissée d’un motif de vigne et de raisin, une référence à la viticulture reconnue du pays.
Le kimono de la Russie s’orne de délicats cygnes sur fond bleu rappelant le ballet « Le lac des cygnes » de Tchaïkovski ainsi que de la représentation du musée de l’Ermitage.
Les États-Unis, immédiatement identifiables grâce à un cosmonaute et à la bannière étoilée devenue fleurie. Et un discret rappel à Hollywood dans la présence de la pellicule.
A peine esquissés, le temple Akitoku et la forteresse de Hwaseong pour le kimono de la Corée du Sud, contrastent avec des motifs floraux géométriques rehaussés d’or.
La France à l’obi tricolore telle le drapeau national et au kimono où s’épanouissent d’immenses lys, allusion aux rois de France dont la fleur de lys était l’emblème.
Par ce projet l’organisation souhaite aussi mettre en avant la culture japonaise, revitaliser le marché du kimono et surtout faire découvrir un artisanat menacé de disparition à cause de l’âge avancé des derniers détenteurs de ce savoir-faire dont elle espère qu’il saura séduire une nouvelle génération prête à prendre la relève pour qu’il puisse se perpétuer.
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La conception et la réalisation des kimonos et obis par des artisans expérimentés coûtent très chères : on estime leur coût total à près de 300 millions de yen (2,4 millions d’euros) ! Un kimono revenant à 1 million (8000€), un obi à un demi-million, le tout multiplié par 196 ! Plus 50 millions de yen (400 000€) consacrés à la tenue d’expositions qui présentent régulièrement les nouveaux modèles. Le financement est assuré par des dons privés de particuliers ou d’entreprises. Une campagne de crowdfunding a été ouverte jusqu’au 15 juillet sur le site japonais Campfire pour réunir les derniers fonds nécessaires à l’accomplissement de ce projet dont on souhaite de tout cœur l’aboutissement tant le message et la manière de le propager sont beaux.
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S. Barret
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Sources : en.rocketnews24.com / piow.chips.jp / facebook.com
