Comment avoir encore envie de vivre quand la mort nous est prédite dans les mois à venir ? Un constat encore plus dur quand il concerne deux adolescents qui découvrent à peine l’amour et leur vérité. C’est bien le sujet de « L’Esquisse de nos vies », disponible sur Netflix depuis le 27 juin, et dont voici notre avis sans spoiler.

L’Esquisse de nos vies est un film japonais mis en scène par Takahiro Miki. Il s’agit de l’adaptation d’un light novel de Ao Morita.

Au cours de l’hiver de sa première année de lycée, Akito apprend qu’il souffre d’une maladie cardiaque et qu’il ne lui reste qu’une année à vivre. Dévasté, il décide de mettre fin à ses jours en sautant du toit d’un hôpital.

C’est là qu’il fait la rencontre de Haruna, une jeune fille hospitalisée pour une maladie grave qui la condamne à vivre pour encore six mois seulement. Passionnée comme lui par la peinture et le dessin, elle va lui redonner envie de vivre, si ce n’est pour lui, au moins pour elle.

Quand la maladie écourte la jeunesse

L’Esquisse de nos vies est un film bouleversant entre deux personnages qui n’ont plus rien à perdre et qui, se soutenant mutuellement, vont refuser de baisser les bras face à la maladie. À l’âge où les autres profitent de leurs jeunesses, eux vivent avec ce compte à rebours morbide au-dessus de leurs têtes.

Le personnage d’Akito décide pourtant de vivre pour Haruna et de lui offrir les plus beaux derniers mois de sa vie. Il lui cache ainsi son funeste avenir et, face à elle qui a déjà depuis longtemps accepté son triste sort, va retrouver l’espoir de vivre. C’est la relation entre ces deux personnages qui fait du long-métrage une très belle histoire émouvante.

La mise en scène de Takahiro Miki est efficace, sans fioriture et laisse surtout la place aux sentiments. Il faudra s’habituer dès le départ à l’image très évanescente qui semble presque passée sous un filtre Instagram. Un choix qui se justifie vite puisque la jeune fille se fait une image du paradis qui ressemble finalement à cette vie qu’Akito veut lui offrir. Et pour cela, il sort parfois les pinceaux.

Après la pluie vient la couleur

Le film parle en effet aussi des couleurs de la vie. Celles des fleurs qui cachent un message, puisque dans L’Esquisse de nos vies, la fleuriste joue ainsi un rôle de conseillère auprès des jeunes. Par sa façon de parler de ses fleurs, elle les aide à éclaircir la teneur de leurs sentiments. Celles aussi qui s’échappent des tubes de peintures et qui embellissent les toiles blanches. Nos deux tourtereaux sont des artistes et savent que l’harmonie et la beauté viennent aussi des couleurs que l’on choisit pour exprimer une émotion ou une impression.

« Montre-moi ton tableau, je te dirai qui tu es »

Enfin, il y celles que la présence des uns donnent à la vie des autres. Un sourire, une caresse, une main tendue et voilà le monde qui s’éclaire pour enfin laisser passer un rayon de soleil. Car même si le drame n’est jamais loin, le film se veut avant tout plein d’espoir.

L’espoir fait vivre…un peu plus

On ne va pas vous mentir ici, L’Esquisse de nos vies n’est pas un film léger. Avant même de le lancer, préparez bien votre boîte de mouchoirs car vous en aurez besoin. Très souvent. Prévoyez même une recharge pour la dernière demi-heure qui vous transformera en cascade. La mort y est en effet partout et de nombreuses scènes se déroulent dans l’enceinte de l’hôpital. Et pourtant, face à la mort, notre duo fait le choix de se soutenir et de faire de chaque seconde qui lui reste une hymne à la vie.

Quand chaque respiration résonne comme un sursis, il n’y a en effet plus de place à donner aux regrets et aux remords. Seuls restent le pardon et la joie de partager les plus simples des moments. Le message du film pourrait se résumer à Carpe Diem… « Cueille le jour sans te soucier du lendemain ». Car c’est quand Akito et Haruna oublient l’avenir qu’ils vivent vraiment leur présent. Ils deviennent alors radieux, bien aidés par l’interprétation touchante des deux comédiens stars de ce drame adolescent.

Un duo qui fonctionne

Bien que simple, l’histoire nous tient en haleine grâce à l’interprétation et à l’alchimie entre les jeunes acteurs. Akito est joué par Ren Nagase, 25 ans, membre du groupe « King & Prince » et dont la carrière d’acteur est déjà illuminée de plusieurs prix d’interprétation, notamment pour ses rôles dans le film Yowamushi Pedal: Up the Road (adaptation du manga En selle, Sakamichi !) et le drama Tokyo Tower. Face à lui, la rayonnante Natsuki Deguchi (que l’on avait déjà adorée dans Makanai : dans la cuisine des maiko déjà sur Netflix) incarne Haruna. La jeune Japonaise de 22 ans sublime parfaitement une partition tout en fragilité et espérance.

L’Esquisse de nos vies est une belle romance qui fait pleurer et sourire en même temps. Oui, l’histoire est triste mais la relation entre nos deux jeunes malades est tellement magnifique qu’elle donne du baume au cœur. Vous ressortirez de ses 2h de visionnage avec l’envie de prendre dans vos bras les personnes que vous aimez. Un joli moment de cinéma à retrouver sur Netflix.

– Stéphane Hubert