Beaucoup d’européens pensent qu’il suffit de claquer des doigts pour qu’une horde de Japonaises se jettent à leurs pieds. Dans la réalité, c’est loin d’être le cas. Sauf heureuses exceptions, nombre de couples mixtes peinent à maintenir une situation stable sur du long terme. Mères s’enfuyant avec l’enfant, ruptures brutales sans explication, pressions économiques intenables, hystérie soudaine après des années de paix apparente, quand on tend l’oreille aux histoires d’expatriés, les cas dramatiques sont légions. Et si, contrairement à l’image que beaucoup s’en font de loin, la plupart des Japonaises ne s’imaginaient simplement pas en couple avec un étranger pour une multitude de raisons logiques ? Pour ceux qui rêvent de partager sérieusement leur vie un jour avec un (ou une) Japonais(e), il semble judicieux de réfléchir à ce qui pourrait les rebuter d’avoir une relation avec vous afin de prévenir les obstacles inévitables… Voici 8 raisons culturelles, économiques et sociologiques qui expliquent pourquoi une Japonaise ne voudra pas de vous.


Attention : Cet article est volontairement bourré de clichés. Il est à lire avec une dose de second degré et cherche justement à exposer des préjugés déjà bien ancrés dans les esprits japonais. Le tout est illustré par les dessins de Mizuka Inaba.

Il y a quelques jours, j’assistais à une dispute mémorable entre une Japonaise et son petit copain américain dans un café de Tokyo. Tout allait bien jusqu’à ce que le jeune homme parle d’avenir. Le couple était manifestement dans l’impasse. Lui ne trouve pas de travail au Japon et aspire à ramener sa dulcinée aux USA pour vivre le rêve américain. Elle aime vivre au Japon et l’incite à rechercher un travail plus sérieusement à Tokyo. Mais il ne parle pas bien le japonais et aime cette vie d’insouciance. Sa compagne envisage un avenir stable et sérieux. La discussion s’envenime rapidement et la jeune Japonaise exprime finalement sa jalousie sur les nombreuses sorties tardives de son amoureux, son manque de sérieux, son petit salaire, sa situation sociale incertaine, jusqu’à finir par lui proposer de rompre froidement, de manière toute rationnelle, faute d’une vision d’avenir cohérent. Il pose alors la main sur sa cuisse et l’inonde de mots amoureux auxquels elle ne résiste pas, pour le moment…

S’il est courant d’entendre dire qu’il est facile de « trouver une Japonaise » pour un étranger au Japon, la réalité est certainement plus nuancée. Tout d’abord, il faut en finir avec ce mythe des Japonaises fans inconditionnelles des étrangers, en particulier des Français. C’est faux. Les « chasseuses d’étrangers » qu’on peut croiser dans certains quartiers de la capitale ne sont PAS une référence de la population nippone. Certes, l’extrême homogénéité au Japon crée un attrait certain pour la différence chez les Japonai(e)s envers des étrangers qui peuvent se sentir fortement privilégiés. Mais ceci se produit dans certaines conditions, en particulier dans les grandes villes, dans des lieux et bars réputés pour la rencontre internationale, donc en présence de Japonaises ayant des prérequis pour ce type de rencontre. S’il n’est sans doute pas bien difficile de faire des rencontres éphémères à Roppongi (quartier destiné aux rencontres internationales), les bars spécialisés ou via des applications à cet usage, s’engager sur le long terme avec « un(e) vrai(e) Japonais(e) » jusqu’à fonder une famille est une toute autre aventure. Pourquoi ?

Parce que la plupart des Japonais rencontrés via ces lieux « internationaux » très connotés sont le plus souvent déjà ouverts à la culture occidentale, ont beaucoup voyagé, bénéficient d’expériences avec des étranger(e)s, bref, ont déjà bousculé le cadre sociétal nippon dans lequel ils baignent. On peut parler de microcosme. C’est très loin d’être le cas de la majorité de la population japonaise. On peut même dire que les personnes ouvertes au monde occidental restent assez minoritaires. La norme reste le rejet et la méfiance palpés de curiosité.

Dans la très grande majorité des cas, les étrangers ne sont pas aussi idéalisés qu’on l’imagine. En particulier pour les femmes japonaises, dont les attentes culturelles sont forgées de longue date, de nombreuses conditions implicites risquent de jouer en défaveur des étrangers. Par ailleurs, le temps libre étant généralement rare au Japon, un engagement amoureux chez les 25-35 ans représente un risque/investissement important qui sera mesuré avec une stricte attention. Voici quelques éléments en défaveur des étrangers pour éventuellement pouvoir les déjouer, s’adapter et évoluer favorablement dans la culture japonaise, faute de pouvoir la changer.

NB : En raison de la forte polarisation des responsabilités dans le couple au Japon, et du manque de recul sur cette autre réalité (pourtant majoritaire), nous traiterons du cas des couples japonais/étrangères dans un autre article.

1. L’étranger au Japon ne respire pas la stabilité économique

J’ai été étonné de constater que l’une des questions que les Japonaises demandent souvent spontanément quand elles rencontrent un étranger, parmi d’autres banalités, était : « Are you a teacher ? » (Êtes-vous professeur ?). Derrière cette question innocente se cache une volonté camouflée de vous jauger économiquement. Certaines d’entre elles ne manquent d’ailleurs pas de vous faire savoir leur satisfaction d’apprendre que vous n’êtes pas « encore un prof de langue » tant elles en croisent partout. C’est cruel et violent, mais les professeurs de langue sont rarement bien payés au Japon, mais surtout ont très peu de perspective d’avenir professionnel de long terme, contrairement au salaryman japonais. C’est pourtant le premier emploi tenu par des étrangers résidents au Japon ! Et la plupart d’entre nous n’ont tout simplement pas le choix…

Il faut se faire à l’idée, la structure familiale japonaise repose encore énormément sur l’homme pour générer des fruits économiques – bien que les femmes travaillent de plus en plus pour jouer ce rôle à leur tour. Pression sociale oblige, l’homme a implicitement toujours le devoir d’assurer une sécurité matérielle à sa famille. Même si on ne partage pas personnellement cette vision, elle est implantée profondément dans les rites. Dès lors, votre capacité à soutenir financièrement une famille rentrera grandement en compte dans vos relations adultes. C’est d’autant plus vrai dans la capitale où les frais scolaires coûtent plus chers qu’une voiture et où l’achat d’un simple appartement de 50m carrés peut vous endetter à vie.

Certes, ça ne sera pas forcément le cas pour des relations à court terme, des femmes déjà très indépendantes ou des personnes qui n’ont pas le mariage à l’esprit. Sur les forums des jeunes Japonaises, il est courant de lire que celles-ci veulent une expérience d’une nuit avec un étranger, avec l’ambition de revenir à la « normalité » ensuite, histoire de n’avoir aucun regret. Par ailleurs, comme pour tous les critères qui suivent, TOUTES les Japonaises ne vont pas raisonner à travers ce prisme ou vous juger uniquement sur vos revenus ou votre travail. C’est une tendance culturelle, pas une règle universelle. Il est donc possible d’être instituteur au Japon et d’avoir une relation stable ! Mais la question de vos revenus jouera un rôle tôt ou tard dans la relation. On soulignera d’ailleurs que le système social japonais est très mal adapté aux femmes, surtout après le décès de leur mari. Les femmes japonaises ont un plus grand risque d’entrer dans l’extrême pauvreté à la fin de leur vie. La plupart en sont très conscientes et aspirent à une vie paisible et à la sécurité financière, donc à un mari relativement aisé. Celles-ci doivent y songer à chaque fois qu’elles croisent des femmes âgées se réfugiant dans les fast-foods l’été dans l’espoir de se rafraîchir sans devoir payer l’électricité hors de prix.

En d’autres termes, votre situation économique, votre emploi, jouera un rôle important dans vos relations sérieuses avec la plupart des Japonaises.

2. Victime des stigmates publiques

Qui dit « vivre au Japon », dit « travail », dit « statut social ». Outre l’aspect économique de votre situation, les Japonaises sont très soucieuses de l’image qu’elles vont donner autour d’elle, de la vision des autres sur leur situation de couple, bref, du regard de la société sur VOUS donc sur ELLES. Que vont penser les amis ? La famille ? Les collègues ? Ces stigmates publiques, un étranger ne saura pas les éviter.

Un couple « mixte » symbolise la différence au Japon bien plus radicalement que dans tout autre pays. Et si nous aimons cette différence, c’est loin d’être le cas des Japonais. Pour s’en donner une idée, il suffit de voir comment les « hāfu » (ハーフ), terme japonais parfois péjoratif pour désigner quelqu’un qui est métis, sont considérés dans leur propre société ! La norme est ici à l’assimilation dans le groupe.

Très peu de Japonaises ont le courage d’exposer publiquement leur différence, de prendre position contre l’establishment ou leurs parents, bien qu’une défiance de plus en plus manifeste envers les anciens carcans s’observe chez la jeune génération. À nouveau, les plus jeunes peuvent se permettre de prendre ce risque, sachant que le mariage n’est pas leur priorité. Enfin, les nombreux couples mixtes qu’on peut observer dans une grande ville comme Kyoto, Tokyo ou Osaka ne représentent qu’une infime part du Japon. Moins de 2% des habitants sont étrangers. Seulement 1,3% des Japonaises mariées le sont avec un étranger !

Nous voici face à une recette discriminatoire qui rebutera pas mal de Japonaises, sauf dans les cas particuliers cités plus haut. Par opposition, un Japonais symbolise la stabilité, l’acceptation sociale, le long terme, la sécurité sociale et économique. Et on parle bien de symbole ici, de représentation sociale, les Japonais ayant des défauts comme tout le monde que, paradoxalement, d’autres types de Japonaises vont parfois tenter de fuir avec un étranger.

3. Vous allez trop vite en besogne messieurs !

Je me souviendrai toujours de cette amie japonaise qui m’avait téléphoné un soir en pleurant. Elle venait de s’enfuir d’un premier rendez-vous où un Américain l’avait embrassée de force sur la bouche quelques heures après leur première rencontre. Sur le moment, elle s’était laissée faire, avant d’éclater en sanglots et de fuir.

Sans pouvoir réduire cette réalité à une origine en particulier, de nombreuses Japonaises témoignent que les étrangers sont réputés pour tenter de les peloter dès le premier rendez-vous, voire même de les embrasser ou proposer un love-hôtel le premier soir comme si, une fois encore, Roppongi était la référence absolue des rencontres au Japon et que les Japonaises étaient forcément des femmes légères (NB : des Japonais peuvent en faire autant). Le problème étant que si la plupart d’entre elles vont repousser de telles avances, d’autres vont subir par politesse et accepter. Parfois même, jouer le jeu et profiter de la situation sans pour autant se projeter à long terme. Si aller trop lentement peut-être véritablement ennuyeux, le contraire vous expose à finir dans une autre case : celle d’un homme incapable de contrôler ses pulsions, donc inconsistant et impropre à une relation sérieuse. Et si les Japonais sont bien plus épanouis sexuellement qu’on l’imagine, la patience est également une valeur importante dans la culture, du moins pour construire une relation stable. Le plaisir sexuel est une chose. La capacité à être un bon mari au Japon en est une autre très différente.

Se précipiter, c’est envoyer le signal que vous n’êtes pas une option sérieuse…

4. Étranger en transit permanent

« Je m’appelle Remi et je suis sans pays… » ? C’est probablement le plus gros frein à une relation sérieuse. La crise sanitaire l’aura doublement démontré. On va pas se mentir, la précarité au travail s’accompagne d’une précarité administrative constante. Entre les touristes de passage, les VISA courts, les situations instables et les personnes carrément en défaut de séjour, l’étranger n’a pas la réputation d’être géographiquement stable. Il peut en un claquement de doigt disparaître du Japon et laisser sa compagne seule pendant des semaines, des mois parfois, peut-être avec un enfant sur les bras ! C’est pour la même raison que les propriétaires refusent souvent de louer aux étrangers. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les Japonaises qui recherchent ouvertement un étranger dans les « zones de rencontres internationales » ont bien souvent expérimenté des échecs par le passé qui se terminent souvent par le retour soudain de l’homme aimé dans son pays d’origine.

L’idée de partager une relation à distance n’est pas forcément séduisante. Certes, certains ont la chance d’être installés à long terme, mais ceci concerne une minorité dans la minorité et la plupart des Japonaises en ont forcément conscience et vont tenter de jauger votre stabilité administrative et géographique assez rapidement afin de voir s’il est envisageable de se projeter dans l’avenir avec vous. Par opposition, se présenter comme un touriste de passage peut ouvrir certaines portes pour les Japonaises qui recherchent une relation éphémère et sans engagement. Dans tous les cas, il suffit d’assumer pleinement sa situation pour trouver la personne qui nous correspondra le mieux.

« Désolé, c’est pas ta faute, je dois rentrer chez moi » …

5. Une réputation sulfureuse

C’est un cliché, et pourtant, il est bien implanté dans les esprits des Japonaises : l’occidental est potentiellement un « playboy » et un romantique parfois même ouvert à de multiples relations simultanées. Cette caricature, nous ne l’inventons pas, elle revient systématiquement dans les discours des intéressées. Nombre de mes amies japonaises m’ont avouées que leur première impression avait été de me placer dans la case des « playboys » sans aucune raison si ce n’est mon assurance, mon franc-parler mais surtout mon origine. Difficile de leur donner totalement tort…

Car n’y a pas de fumée sans feu. Cette crainte est fondée sur le fait qu’il existe effectivement beaucoup d’étrangers qui collectionnent les Japonaises comme des Pokémon, passent leur temps libre sur les sites de rencontre ou dans les « meetup » internationaux pour multiplier les relations sexuelles. Le « nanpa » qui signifie « chasse aux filles » en japonais est autant pratiqué par les étrangers que les Japonais. Cela consiste à accoster des filles dans un lieu public dans une logique de séduction un peu forcée. Le terme porte une connotation assez négative au point où des panneaux d’interdiction ont été placé dans certains lieux populaires. « En une demi-journée, j’ai récolté plus de 12 numéros de téléphone ! » nous avoue avec fierté un Français vivant au Japon. L’idée étant de ratisser large pour maximiser les chances de conclure. Ainsi, nombre d’étrangers sont en « dating » perpétuel et les Japonaises un minimum informées le savent très bien. Les rares temps libres des Japonais « toujours occupés » permettent de camoufler facilement ces relations multiples. Il suffit d’affirmer qu’on est accaparé par le travail. Cette pratique n’est d’ailleurs pas une spécificité limitée au Japon.

En pratique, la culture du « Destin » reste très présente. Les Japonaises préfèrent les rencontres hasardeuses, romantiques, qui vont marquer durablement leur esprit. La trop grande assurance dont peuvent faire preuve certains étrangers a tendance à créer de la méfiance. Pour une relation durable : prendre son temps et faire preuve de patience fera toute la différence.

Toi même tu sais…

6. Le refus catégorique des parents

On reste dans le domaine de l’hégémonie culturelle et d’une mentalité particulièrement conservatrice chère aux Japonais. C’est malheureusement la limite la moins contrôlable. Le couperet peut tomber à l’instant où votre compagne annoncera votre relation à ses parents, mais certaines n’hésitent pas à anticiper cette problématique et à fuir les rencontres internationales de manière à éviter de générer des problèmes à leur famille. Et en la matière, c’est véritablement le jour et la nuit. Il n’y a pas de règle. Ceci peut même dépendre de votre pays d’origine, votre couleur de peau, vos études,… N’espérez cependant pas que votre compagne parte en guerre contre sa famille. C’est perdu d’avance. Mieux vaut la jouer finement, faire preuve de compréhension et d’adaptation.

Notre conseil : ne pas tarder à prendre la température sur la question avec votre compagne. C’est même un signe positif d’engagement. Développer de la curiosité envers les parents, leur travail, leur histoire. Affichez une situation de sécurité pour leur enfant ainsi que pour la culture japonaise, tant le sentiment de transmission est important au Japon. Demandez à les rencontrer après quelques mois. Écrivez leur une lettre en japonais si besoin. Restez naturel mais prenez des initiatives. La suite, c’est une question de chance et de séduction…

7. La barrière de la langue

La communication, c’est central dans une vie de couple. Au Japon comme ailleurs ! C’est vrai, au début, c’est toujours mignon, on cherche ses mots, on essaye de se comprendre parfois dans un anglais approximatif. Quand les deux membres du couple ne maîtrisent pas correctement au moins une langue commune, le terreau n’est pas vraiment propice à une relation de longue durée. Contre toute attente, dans certains cas, ceci permet d’éviter les sujets qui fâchent et vivre l’essentiel. Mais tôt ou tard, si cette « séparation » des esprits n’est pas comblée, la mécompréhension peut s’installer, voire le mutisme, jusqu’à éclatement.

Mais ce n’est pas tout. Si votre ambition est de partager cet amour au Japon, il vous faudra tôt ou tard considérer l’option de progresser en japonais. Pour cause, les sujets ennuyeux vont forcément se présenter : payer les factures, gérer un compte en banque, déclarer ses impôts, l’éducation des enfants et le reste. Les règles sont tellement nombreuses au Japon que le simple fait de trier et sortir ses poubelles selon des règles locales strictes peut devenir problématique. Il n’est pas possible de se reposer entièrement sur sa moitié pour affronter la vie au Japon. Plus le temps passe, plus la relation fait place à des difficultés non envisagées au début et vous ne pouvez pas tout mettre sur son dos. Certains n’hésitent pourtant pas à abuser de la gentillesse de leur moitié pour « réussir » au Japon.

Partir sur des bases sereines d’une communication saine est essentiel pour durer et résister aux épreuves du temps.

8. Kuki Yomenai !!!

KY pour Kuki Yomenai signifie textuellement « socialement inadapté ». C’est à dire, avoir des comportements inappropriés en société et aux circonstances. Au Japon, chaque chose est à sa place et doit le rester, du moins dans l’esprit d’un certain nombre d’entre eux. Il existe des règles inexprimées pour chaque chose. Concrètement : parler au téléphone dans le train, rouler un patin en public, parler trop fort dans un café, ne pas retirer ses chaussures quand il le faut, prendre trop de place quand votre partenaire est concentrée sur son travail, bref, avoir des comportements non-appropriés dans la culture japonaise, dixit : de mauvaises manières, une mauvaise éducation.

Certes, pendant un certain temps, le « joker étranger » vous sauvera d’un grand nombre de situations en mode « Oh mais je ne savais pas ! ». De ces accidents normaux dans un apprentissage, il faut faire place à l’adaptation, se conformer à la culture locale. Ce n’est pas aux Japonais à accepter nos manières. Et ce n’est pas si facile car il s’agit parfois de changer notre nature profonde. Avoir un comportement globalement plus paisible et effacé. À défaut, c’est un sentiment de honte qui va se développer peu à peu chez votre partenaire qui n’osera jamais vous le dire en face. Et ceci risque de ronger ses sentiments.

Ces « mauvaises manières » non maîtrisées sont parfois interprétées comme étant de l’ignorance culturelle voire de l’égoïsme ou même un signe de rejet de la culture japonaise. Une fois encore, ces comportements peuvent être acceptés par certaines personnes ouvertes à l’occident. Mais dans la majorité des cas, vous risquez d’être rapidement catalogué dans « ce genre de personne » dont on parle beaucoup au Japon : ces étrangers qui ne respectent rien ni personne. Ils sont nombreux et donnent une mauvaise image à l’ensemble de la communauté des expatriés. Peu de chance d’envisager une relation stable si vous faites partie d’entre eux, sauf si votre compagne est très ouverte au point de ne plus suivre à son tour ces règles de vie en société.

Qu’on se rassure, ces éléments sont contournables avec peu d’efforts et d’adaptation. Ils ne représentent pas une règle absolue tant chaque histoire est unique et que des sentiments vrais peuvent finalement outrepasser ces limites. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un étranger n’est pas un dieu au Japon et que toutes les Japonaises ne rêvent pas d’en rencontrer. Beaucoup d’entre nous auraient à gagner à faire preuve de retenue, de sagesse, de patience et d’humilité devant un pays aux traditions millénaires.

Avant d’envisager le grand amour au Japon, l’étranger doit songer à gagner en stabilité, non pas pour devenir un vrai Nippon, ce qui ne se produira jamais, mais simplement pour montrer que vous êtes prêt à vous assimiler à une nouvelle réalité et à assumer les mêmes difficultés que les Japonais, sans pour autant perdre votre identité ou vous reposer sur quelqu’un d’autre. Ici se gagne peu à peu le respect des Japonais.

D.K. / Mr Japanization