Il y a de ces rencontres inattendues au Japon qui, parfois, se révèlent merveilleuses. Celle de Mina en fait définitivement partie. Cette Japonaise, étrangère dans son propre pays, a voué sa vie à la défense des animaux au point d’avoir fait de sa maison un véritable sanctuaire improvisé pour les accueillir, les soigner, leur offrir une nouvelle – et surtout meilleure – vie. Son dévouement est absolument remarquable. Elle a accepté de raconter son histoire à la communauté de Mr Japanization.
Mr Japanization : Bonjour Mina-san, je suis heureux de pouvoir te rencontrer. Ton investissement pour la cause animale au Japon est aussi remarquable que rare. D’expérience, c’est la première fois que je rencontre une Japonaise investie corps et âme dans cette cause, allant jusqu’à fusionner sa vie privée avec son combat. Je crois savoir que tu vis aujourd’hui avec une centaine d’animaux que tu as sauvés d’une mort certaine. Avant de parler de ton engagement, peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Mina-san : Bonjour Mr Japanization. Je m’appelle Mina. Je suis une Japonaise née en Angleterre. Je suis “revenue” au Japon il y a 16 ans. Ma grand-mère était alors mourante et je suis venue l’aider dans ce moment difficile. Je me souviens que je faisais tout : ses soins, cuisiner, faire sa toilette jusqu’à la fin. Je dormais sur le sol à côté d’elle chaque nuit. Je me suis occupée d’elle comme ça pendant 4 ans jusqu’à mes 20 ans. Ma grand mère était une pianiste japonaise très connue qui m’a beaucoup inspirée dans la vie. Par la suite, je suis devenue une chanteuse et danseuse professionnelle à Tokyo. J’ai eu cette vie mouvementée pendant pratiquement 20 ans. J’ai également travaillé comme actrice pour la télévision japonaise.
Que s’est-il passé dans ta vie pour tout abandonner au profit de la cause animale ? Quel fut le déclic ?
Pendant tout un temps, du fait de mon activité professionnelle, je suis tombée dans la drogue. Mon mode de vie était destructeur, je faisais la fête chaque nuit, je multipliais les addictions… Tout a changé grâce à un chien. Un ami a publié un post sur Internet concernant des chiots à adopter. La photo était mauvaise mais en les voyant, j’ai ressenti quelque chose de spécial. Ela fut mon premier animal. C’était un pitbull…un chien qui fait généralement peur aux gens.
Quand ma mère a appris la nouvelle, 99% des gens autour d’elle ont commencé à lui dire des choses négatives sur ce chien. Les clichés habituels : ils sont dangereux. Il est vrai que la plupart des gens ont peur et ne connaissent pas bien ce chien. J’ai donc décidé d’étudier très sérieusement cette race de chien pour éviter tout problème à l’avenir. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler dans un centre de réhabilitation d’ex-chiens de combat japonais…
À ce sujet, le saviez-vous ? Les combats de chiens sont toujours légaux au Japon ! 25 000 chiens de combat sont enregistrés légalement sur le territoire. Un “sport” douteux que le Japon n’aime pas trop médiatiser en dehors de ses frontières !
C’est au centre de réhabilitation que j’ai rencontré mon second chien. C’était un ex-chien de combat d’une lignée très dangereuse. Il était totalement effrayé, mince et en mauvais état de santé. Cet animal était un être extraordinaire. D’une grande gentillesse. Personne ne pensait qu’il allait survivre alors je l’ai adopté…
(C’est à ce moment de notre interview que le perroquet sur l’épaule de Mina commence à rigoler lourdement en ajoutant “good girl” “good girl” … Ça ne s’invente pas !)
Comment passe-t-on de deux chiens à une centaine d’animaux ?
Avec ce travail, j’ai commencé à être en contact avec différentes organisations animales au Japon. Habituellement, ce sont des femmes âgées qui s’occupent des animaux chez elles, sans moyen. Elles ont commencé à m’appeler de plus en plus pour me demander de m’occuper d’autres animaux abandonnés. Elles avaient trop d’animaux à gérer et ne s’en sortaient plus à leur âge.
Soudainement, je me suis retrouvée avec des animaux difficiles à gérer. Je vivais encore à Tokyo centre, avec des animaux exotiques. Forcément, les voisins ont commencé à rouspéter. Certains ont commencé à appeler la police régulièrement dans l’espoir de me faire expulser et les problèmes ont commencé…
À ce stade, il faut savoir que je souffre d’ADHD (trouble du comportement hyperactif), ce qui fait que mes relations avec les autres humains sont très difficiles. Je ne pouvais pas rester au centre de Tokyo avec toute cette promiscuité. Ma mère a commencé à chercher une nouvelle maison sur internet. Son tout premier résultat était une maison idéale, mais le propriétaire interdisait les animaux domestiques… J’ai alors insisté ! “Combien d’animaux avez-vous?” m’a-t-il demandé. J’ai tout listé : 10 serpents, 3 chiens, des cochons, des oiseaux, etc. Et miracle, il a accepté ! J’ai immédiatement déménagé à Chiba, à 10 minutes de l’océan.
Aujourd’hui, j’ai environ 100 animaux dont 5 chiens, 20 oiseaux et perroquets, 27 poules, 17 tarentules, autant de serpents et bien d’autres encore…
Des tarentules ?! D’où viennent-elles ?
Quand le Covid a frappé, beaucoup de cafés à animaux ont fermé soudainement à cause du manque de touristes et autant d’animaux furent soudainement abandonnés par des professionnels ou destinés à être euthanasiés. Soudainement, je me suis retrouvée avec plein d’animaux exotiques : des araignées mais aussi des suricates, des chouettes et d’autres NAC. C’était la première vague. Pensez-y ! Une tarentule peut vivre 30 ans…
Maintenant, je fais face à une seconde vague, celle de l’après Covid. En effet, durant la période de quarantaine, beaucoup de Japonais ont voulu tuer le temps en adoptant un animal inhabituel qui demande beaucoup d’attention. Après cette vague d’adoptions et le retour à la normale, on a observé sans surprise une vague d’abandons.
Les gens étaient lassés de leur nouveau jouet ou n’avaient plus de temps libre pour s’en occuper. Les animaux furent jetés comme de vulgaires objets. Pendant un temps, ces animaux servaient pour briller sur les réseaux sociaux. Une fois le buzz de la nouveauté passé, ils finissent dans une poubelle ! Je vous avais prévenu, la réalité au Japon n’est pas belle à voir…
Vous vivez donc avec une centaine d’animaux rescapés d’une mort certaine. Avez vous des gens pour vous aider ?
Non, je suis seule la majorité du temps. Parfois, j’ai quelqu’un de volontaire qui vient me donner un coup de main pendant un jour ou deux. Mais c’est relativement rare. Quelqu’un m’aide également pour les déplacements en voiture.
J’aurais besoin de quelqu’un à long terme ici, pour s’investir avec moi dans le travail. Un jour, ce n’est pas suffisant. Je suis donc seule la plupart du temps et je reçois de l’aide à distance avec des dons sur Patreon.
L’industrie de l’élevage au Japon est assez obscure et peu transparente, parfois liée à des mafias, dit-on. Je pense que vous avez enquêté sur le sujet. Que savez-vous de cette industrie ?
Soyons clair. Je déteste l’industrie de la reproduction en captivité au Japon. Je vais vous montrer un lapin…
(Mina rentre dans une autre pièce de la maison. Les animaux se jettent littéralement sur elle comme dans une scène comique d’Ace Ventura. Ils se frottent à son visage, réclament des câlins. On ne doute pas un instant de l’amour qu’ils portent à celle qui les a sauvés.)
Vous voyez ce lapin ? Il a des tatouages industriels dans l’oreille. Ils ne sont pas considérés comme des choses vivantes, ils sont des objets pour l’industrie de l’élevage. Je me sens si triste et sans espoir devant ça. C’est pour ça que je voudrais un jour ouvrir un centre éducatif pour enseigner aux enfants la réalité du monde animal de manière à faire évoluer cette société. Comment aimer les animaux ? Ce n’est pas en les achetant à des industriels ! Ça, c’est un reflet de notre égo. Nous voulons des animaux pour notre propre bonheur avant tout. Aimer les animaux, c’est les préserver dans la nature ou des sanctuaires adaptés, ou travailler ici pour sauver ceux dont la vie est menacée. Simplement acheter un animal au magasin, c’est de l’égoïsme.
Le business de l’importation d’animaux est encore pire. Certes, les règles d’importation ont été renforcées l’année dernière et il est très difficile de répondre aux standards aujourd’hui. Ça c’est pour le bon coté. Sur le terrain, les trafiquants regorgent d’ingéniosité pour faire passer illégalement des animaux au Japon, comme par exemple les cacher dans des chaussettes. Les moyens utilisés sont totalement inhumains et beaucoup d’animaux meurent tout simplement. J’ai vu des caisses de 150 cochons de Guinée empilés les uns sur les autres comme de vulgaires produits. L’un d’entre eux avait une infection, alors toute la caisse fut infectée. Beaucoup arrivent morts à destination. Une fois au Japon, ils sont gardés illégalement dans de très petites cages.
J’ai eu la chance de visiter un centre où sont gardés les animaux exotiques. Ces entrepôts illégaux sont dégueulasses, il y règne une odeur insupportable, il fait très chaud et le bruit est permanent, ce qui est très stressant pour les animaux qui perdent la tête. Je n’imagine pas ces animaux être enfermés là pour des semaines, des mois, à coté des corps morts de ceux qui ne résistent pas. Personne ne vous montrera ces images là du Japon.
Quand les gens voient les animaux mignons en vente dans les magasins, ils ne s’imaginent pas cette triste réalité. Pour ces animaux, le passage en animalerie est un énorme progrès de leur condition, ce qui est paradoxal : les magasins doivent faire un effort pour les rendre présentables, mais pas les éleveurs. Dans les entrepôts, il n’y a pas de règles, les animaux sont entassés les uns sur les autres, ils se battent, s’entre-tuent parfois, c’est horrible. Après cette visite, je pleurais dans la voiture en rentrant. Je n’arrivais à parler avec personne. Ce fut un traumatisme profond qui a changé ma vie. La vie animale n’a vraiment aucune valeur ici.
J’aimerais beaucoup me battre pour faire fermer ces endroits. Mais seule, je ne peux pas me battre contre cette industrie qui semble protégée par les autorités. Je vais vous dire ce que je pense : ils ont des arrangements avec la police, beaucoup des éleveurs font partie de mafias locales, ils ont du pouvoir et beaucoup d’argent. Ils sont intouchables. Et tout ça peut perdurer grâce aux consommateurs ignorants et aveugles. Ces japonais, bien comme il faut, qui ne posent jamais de question. C’est pour ça que je pense qu’il est important d’enseigner aux jeunes enfants à ne pas adopter d’animaux exotiques. Il faut à la fois changer les lois et les mentalités pour que la demande s’arrête.
Sur Internet, c’est encore plus opaque. On trouve au Japon des sites internet pour ajouter des singes dans son caddie virtuel comme on achèterait de la poudre à lessiver. Et honnêtement, les prix sont assez abordables pour la plupart des gens !
Vous parlez de mafias. Selon votre expertise, la mafia est impliquée dans l’élevage d’animaux exotiques au Japon et leur trafic ?
Oui. Ces membres de la mafia que je rencontre m’expliquent ouvertement qu’ils sont des “amoureux des bêtes” et que les combats de chiens et de coqs, c’est amusant… Je dois vraiment me retenir pour ne pas m’énerver. Tout ça est du business. La question qu’on devrait leur poser c’est : “serais-tu OK si c’était ton propre enfant qui était dans l’arène ?”. Les mammifères comme les chiens ont l’esprit d’un jeune enfant. C’est terrible ce qu’on leur fait subir.
Mais ce n’est pas qu’une question de Yakuza. Ils sont évidemment impliqués dans tous les business qui sont profitables sur le plan économique, donc là où les consommateurs répondent présents (comme pour la prostitution). Ils se moquent si c’est de l’exploitation animale, du casino, des clubs d’escortes : s’il y a de l’argent à se faire, des mafieux sont probablement impliqués. Mais je ne veux pas que vous pensiez que tous les Yakuza sont méchants. C’est plus compliqué que ça au Japon. Je connais quelques personnes vraiment bien dans ce milieu mais globalement, le monde politique ferme les yeux sur tous les business underground tant que ça rapporte de l’argent à l’état… J’aime dire que “Le sang coule vraiment profondément dans ce pays”. Mais les gens ne s’imaginent pas à quel point. Tout est secret, caché.
Y a t il d’autres sujets méconnus du public que vous aimeriez dévoiler publiquement et combattre ?
Il y en a tellement. J’ai appris des choses concernant certains chasseurs au Japon… On trouve beaucoup de chasseurs riches qui veulent juste aller se balader avec un gros fusils en tuant tout ce qui bouge. C’est “cool” pour eux. Ils se sentent de vrais hommes (une manière de contrebalancer ses frustrations?). Mais ce n’est pas suffisant de tuer des animaux dans la nature ! Non.
À chaque saison de chasse, ils achètent un nouveau chien entraîné spécialement par une académie spécialisée. Après la saison de la chasse, ils abandonnent leur chien de saison dans la montagne… Oui, ils laissent l’animal dehors seul. Celui-ci n’ayant pas la capacité de subvenir à ses besoins (ce n’est pas un chat!), il va mourir lentement ou se fait manger par un prédateur. Ces riches n’ont pas le temps de gérer un chien de chasse à la maison, c’est plus facile d’en acheter un chaque année. Quand j’ai appris ça, il m’a fallu longtemps pour accepter cette réalité. J’en étais malade.
À n’en pas douter, le monde ne manque pas de réalités dégoûtantes quand il est question des animaux. Plus rarement, on voit aussi de belles choses, des prises de consciences, des lueurs d’espoir. Le poulpe est notre logo depuis bientôt 10 ans. Avez-vous vu le documentaire “My teacher octopus” (La Sagesse de la Pieuvre) ?
La pieuvre est mon animal préféré !! Ils sont si intelligents, doté d’une sensibilité profonde et leurs cellules nerveuses se trouvent partout dans leurs bras si bien que quand ils vous touchent, ils peuvent ressentir une foule de choses que nous ne pouvons même pas imaginer en tant qu’humains. Les gens pensent que si vous n’avez pas d’expression et un visage, vous ne ressentez rien. C’est tellement faux ! Ces animaux, comme de nombreux animaux, peuvent ressentir énormément de choses.
En effet, c’est probablement un grand enjeu de notre temps : faire comprendre à l’humanité qu’elle n’est pas la seule à pouvoir ressentir des choses comme le bonheur, la peur, la douleur. Pourtant la science est formelle, c’est bien le cas. Mais le déni de réalité est si fort. Ceux qui osent parler vrai se font rabrouer, insulter, ostraciser. La violence se perpétue en caricaturant ceux qui luttent pour un monde meilleur.
Outre l’envie d’enseigner ces choses aux enfants, as-tu un grand rêve de vie, un beau projet pour tes animaux ?
J’aimerais ouvrir le premier “hôtel” naturel pour les animaux. Pas un hôtel où on va en vacances, un genre de sanctuaire où chaque pièce est dédiée à un biotope particulier et naturel. Une pièce pour l’Afrique du Sud, une pièce tropicale, une pièce pour le pôle nord. Tous les animaux sauvés bénéficieraient ainsi de leur propre environnement.
Et ça tombe bien, des hôtels abandonnés au Japon, on en compte par centaines. Si j’arrive à convaincre un gouvernement local de la pertinence de mon projet, alors ce rêve deviendra possible… La première étape du projet, c’est de gagner le statut de NPO (association sans but lucratif) et de lancer le projet AnimO. Ensuite, j’espère pouvoir lancer une campagne de financement collectif pour fonder ce premier “hôtel” à animaux exotiques au Japon et peut-être même dans le monde.
Vivre avec une centaine d’animaux doit te coûter très cher… Tout ton temps et ta vie privée repose sur eux. Comment fais-tu financièrement ?
La nourriture seule me coûte environ 3 000 euros par mois ! Pour les factures médicales, c’est différent chaque mois. En général, je dépense 5 000 euros par mois au total pour m’occuper de mes animaux. Ceci repose en grande partie sur les dons que je reçois sur Internet grâce à des gens comme vous. Mais chaque mois est très juste.
Si je reçois un peu plus, je peux offrir un confort supplémentaire aux animaux et envisager l’avenir sereinement. J’aimerais aussi faire quelques aménagements dans ma maison, comme construire une belle volière pour les oiseaux, etc.
Comment peut-on vous soutenir ?
Patreon est le meilleur moyen de me soutenir. Mais là, tout de suite, le plus simple est de suivre notre page Facebook. Dès que nous aurons le statut d’association, il sera plus facile de lancer ce projet commun avec la communauté grandissante. J’ai besoin de voir des gens prendre part à cette aventure en dehors car nous devons mobiliser les gens autour de la cause animale. Ce que nous faisons aux animaux n’est PAS OK ! Nous devons changer ça. Et pour ce faire, ils doivent prendre conscience de la situation au Japon, grâce au travail de médias comme le vôtre notamment. Plus il y a des gens qui savent, plus nous aurons la possibilité d’endiguer ces situations à la source. Pour le moment, les Japonais se moquent de la cause animale, ça n’intéresse pas grand monde, mais nous pouvons connecter ça avec d’autres sujets d’actualité : l’écologie, l’éducation ou encore le handicap.
Pour le projet d’hôtel, nous allons avoir besoin d’un vétérinaire engagé à temps plein, d’employés, de volontaires… Si le projet fonctionne, j’aimerais également pouvoir héberger des personnes victimes de violence et des sans-abris qui pourront prendre part au projet en s’occupant des animaux. Comme dans mon expérience, je pense qu’on peut changer et devenir une personne meilleure à l’aide des animaux. Ne serait-ce pas merveilleux ?
Parfois je me dis “meh, ça n’arrivera pas, c’est trop gros comme rêve”. Et pourtant, plus nous en parlons, plus j’arrive à y croire ! C’est une question de moyens, d’opportunités. Pour ça, nous devons rassembler des gens avec une même vision.
Que va-t-il arriver à mes animaux si je meurs ? Certains de mes animaux peuvent vivre 100 ans ! Définitivement, j’ai besoin d’une équipe. C’est l’une des raisons qui me pousse à me battre pour obtenir le statut d’organisation à but non lucratif : si je disparais, l’organisation sera là pour s’occuper de mes animaux, de tous les animaux… et ceci pour toujours.
Merci beaucoup à Mina pour nous avoir accorder un peu de son temps si précieux !
Pour soutenir Mina, vous pouvez vous inscrire à son Patreon, lui envoyer des dons ponctuels via Paypal ou contribuer à sa wishlist Amazon Japon
Mr Japanization