Un arbre très particulier avait attiré l’attention sur la Chine l’année dernière. En effet, un Gingko de plus de 1400 ans avait célébré l’arrivée de l’automne en noyant le temple bouddhiste Gu Guanyin d’une marée de feuilles dorées. Des touristes par milliers s’étaient déplacés dans les montagnes de Zhongnan pour assister à cette parade de couleur. Cette année encore, la scène est attendue avec impatience. Retour sur un arbre qui possède une place bien particulière dans la culture d’Asie de l’Est.
Cette année encore, les Chinois attendent avec impatience la pluie d’or qui s’abattra sur le temple bouddhiste de Gu Guanyin. Chaque année, un Ginkgo Biloba de plus de 1400 ans noie le temple qui l’entoure d’une marée dorée resplendissante. La transformation de cet arbre ancestral fut particulièrement apprécie l’année dernière. Des milliers de touristes étaient venus admirer ce spectacle aussi étonnant qu’époustouflant.
Cependant, pas besoin de se recueillir jusque dans l’Empire du Milieu pour assister à cette métamorphose. Au Japon, de nombreux espaces à la portée de tous sont disponibles, le Ginkgo étant un arbre relativement courant. À Tokyo, il est possible d’en voir gratuitement au Campus de Hongo (Université de Tokyo) ou encore au Yoyogi Koen. Plus simplement, il suffit de s’éloigner des métropoles et de partir en randonnée pour pouvoir profiter de ce spectacle dans nombre d’espaces naturels.
Plus vieux que les dinosaures
Il est clair qu’au niveau de l’esthétique et du raffinement, cette espèce d’arbre est un maitre en la matière. De plus, quand on sait que le respect accordé aux aïeul est un des aspects caractéristiques de beaucoup de cultures d’Asie de l’Est, la popularité de cet ainé n’étonne donc pas. Le Ginkgo Biloba est une espèce d’arbre étant apparue il y a près de 270 millions d’années. En d’autres termes, elle précédait l’existence des dinosaures d’une quarantaine de millions d’années. Cet arbre «aux quarante écus» est considéré comme un véritable fossile vivant. Il faut cependant préciser que le terme «fossile» appliqué à cet arbre s’éloigne radicalement de l’image de débris ou de restes minéralisés d’espèces vivantes : c’est tout le contraire, il respire la vie !
La renaissance d’Hiroshima
Le Ginkgo semble posséder une volonté de vivre et une capacité à résister aux catastrophes hors du commun. Cette espèce a survécu à la dérive des continents, à la formation de chaînes de montagnes et à plusieurs extinctions massives (qui rappelons-le, a mené à la disparition des dinosaures par exemple). Il semble être un véritable témoin d’époques révolues.
Sa résistance lui a même attribué une symbolique très particulière dans la culture nippone : celle de l’espérance et de la vie. En effet, suite au bombardement de Hiroshima par les américains de 1945, un Ginkgo fut le premier arbre a avoir bourgeonné. Tout un symbole. Il se situait pourtant à moins d’un kilomètre de l’épicentre de l’explosion. Il s’y trouve toujours, aujourd’hui protégé par des escaliers. Son age est estimé à 200 ans, mais certains de ces arbres ont aujourd’hui plus de 1000 ans.
Il faut rajouter à cela que la force et la résistance du Ginkgo semble pouvoir se transmettre. En effet, ses feuilles possèdent de nombreuses vertus médicinales reconnues dans la médecine orientale, telles que l’amélioration de la concentration et de la mémoire, l’apport en énergie, ou encore l’amélioration de la circulation sanguine. Cet arbre est une parfaite alliance entre puissance et sophistication, un équilibre plus qu’apprécié par les cultures d’Asie de l’Est. En ce qui concerne l’exemplaire unique de Gu Guanyin, sachez que vous pouvez assister à cette scène incroyable vers mi-novembre. Calculez cependant bien votre visite, l’évènement ne dure que quelque jours…
– S. Grouard
Source : wikipedia.org / ginkgo-biloba.fr / dailymail.co.uk / Photographies : gzhphb.com