Il y a des animés qui restent dans nos mémoires et touchent au plus profond de nos cœurs. C’est définitivement le cas de « Somali et l’esprit de la forêt », œuvre japonaise de fantaisie poétique que n’aurait pas renié le studio Ghibli.
Somali et l’esprit de la forêt est un animé japonais en 12 épisodes seulement. Il s’agit d’une adaptation du manga du même nom de Yako Gureishi.
L’histoire se déroule dans un monde où les esprits et toutes sortes d’étranges créatures coexistent. Au contraire, les humains sont persécutés et au bord de l’extinction. Un jour, un golem et une jeune humaine solitaire se rencontrent. Ce récit raconte leur histoire, l’un membre d’une race en ruine, l’autre gardien d’une majestueuse forêt.
Peu à peu, au gré de leurs voyages ensemble, un lien se crée, les connectant comme un père et sa fille. Le golem sait pourtant que le temps va rapidement lui manquer. Il se donne alors comme mission de réunir l’espiègle petite fille avec son peuple.
Somali et l’esprit de la forêt : un monde merveilleux

Dès le premier épisode, nous sommes saisis par la puissance du monde qui entoure nos héros. Somali et l’esprit de la forêt est en effet un modèle de création d’univers. Il y a une mythologie qui s’installe peu à peu au fil des nombreuses rencontres que fera notre drôle de duo. Le bestiaire est plus que fourni et chaque étape de leur voyage le nourrit, éveillant la curiosité du spectateur qui reste toujours en alerte. Esprits, monstres, fées, magiciens, nature, villes et déserts coexistent dans un univers cohérent et plein de surprises.
Le message en arrière-plan sur l’écologie et les ravages de la guerre rappellent ainsi les œuvres du studio Ghibli qui ne manque jamais d’en saupoudrer leurs fables.
Et si ce monde est aussi séduisant, c’est qu’il est absolument magnifique à l’écran.
Au tableau !

Les couleurs et les lieux traversés par Somali et son protecteur nous subjuguent. Le studio Satelight (Helck, Fairy Tale, Macross Delta…) nous offre ainsi un délice visuel de chaque instant. Nous sommes face à de véritables tableaux qui auraient pu être peints à la main. Les couleurs sont vibrantes et enchanteresses, donnant au monde de Somali et l’esprit de la forêt l’étincelle dont il avait besoin pour en souligner la poésie et l’onirisme. Un véritable festival de belles images qui feront de magnifiques fonds d’écran.
Cette maestria visuelle est toute entière au service d’une histoire qui n’en est pas moins merveilleuse.
Qu’est-ce qu’être humain ?

L’animé peut être vu au départ sous le prisme de la simplicité de son synopsis : où sont les humains ? Mais ce serait, justement, une erreur bien simple de le voir de la sorte. En y regardant de plus près, la vraie question qui est posée est « qu’est-ce que c’est qu’être humain ? ». Car le Golem est avant tout une machine protectrice qui ne ressent pas de sentiments. Un état de fait qu’il répète encore et encore jusqu’à l’overdose au début de son chemin commun avec Somali.
Pourtant, au contact de la petite fille, il comprend peu à peu justement les singularités qui font ce qu’est un être de chair et de sang muni d’une conscience. La difficulté de voir le temps qui passe, l’amitié, les liens familiaux, la joie, la tristesse… Autant de traits bien humains qui vont fendre sa carapace de robot. Alors, petit à petit, Il va continuer de protéger Somali, mais parce qu’il tient à elle et non plus par mission.
Il faut dire qu’il est difficile de ne pas aimer la mini tornade qu’elle représente en permanence autour de lui.
Somali ou l’art du kawaii

Somali est en effet un tourbillon d’énergie et d’innocence.
Ses yeux toujours grands ouverts en font un phare de curiosité, elle pour qui tout semble une découverte et donc les expressions du visage vous feront mourir de rire. Elle court à perdre haleine, saute partout, s’émerveille et prend parfois des chemins qu’elle aurait mieux fait d’éviter. Ce sont ainsi ses gaffes qui la rendent encore plus attachante. Le feu follet parcourt le monde et apprend elle aussi. La trahison, la méfiance, le vol… d’autres aspects de ce qui fait, hélas, le noyau de certains êtres qui foulent notre terre. Et si, ici, ils sont incarnés par des monstres et autres créatures fantastiques, le spectateur, lui, verra bien partout des hommes.
Somali et l’esprit de la forêt est un anime fantastique et traversé de poésie et d’extraordinaire, à l’histoire riche et à l’univers merveilleux. Son seul défaut ? Il ne dure qu’une unique saison de 12 épisodes. Le manga n’ayant jamais eu de fin (le mangaka s’est arrêté après 6 tomes en raison de problèmes de santé), l’animé ne devrait pas en avoir lui aussi. Mais rassurez-vous, cela n’en gâche absolument pas la découverte. Les dernières secondes de l’ultime épisode sont même assez parlantes pour nous laisser imaginer les événements à venir un sourire d’espoir sur le visage.
Tout comme Look Back nous aura fortement marqués, nous n’oublierons aucune seconde passée en compagnie du golem et Somali. Alors ne le manquez surtout pas.
Somali et l’esprit de la forêt est disponible en streaming sur Crunchyroll.
Stéphane Hubert















































