De part la religion shinto, les Japonais jouissent d’un esprit profondément animiste et vouent un culte important à la Nature. Dans la gastronomie traditionnelle, ce respect est poussé jusqu’à adapter la nourriture en fonction de la saison en cours et donc des produits naturellement disponibles. Une contrainte qui n’est pas pour autant un frein à la créativité, en témoignent ces super-wagashi « feu d’artifice ». Un régal pour les yeux comme les papilles.
L’été c’est la saison des matsuris au Japon. Et qui dit matsuris estivaux dit feux d’artifice, « hanabi » en japonais, soit « fleur de feu » (toujours ce rapport à la Nature…). Et pour symboliser cet élément incontournable de l’été, Hiroyuki Sanno, un pâtissier de génie spécialisé dans les wagashi (pâtisseries traditionnelles) a eu l’idée de concevoir des « nerikiri » (du mochi mêlé à de la pâte de haricots blancs) multicolores. Une explosion visuelle de couleurs qui ne sacrifie rien au goût, car si l’apparence est résolument moderne, le nerikiri est bien préparé selon des règles traditionnelles strictes.
Pour réaliser cette prouesse visuelle baptisée yohanabi (feu d’artifice du soir), le pâtissier a recouvert le nerikiri coloré d’une fine couche de pâte quasi transparente pour « filtrer » les couleurs et leur donner cet aspect pastel. Une couche si fine qu’elle est indétectable à nos yeux. Comment ne pas être admiratif devant la dextérité du pâtissier capable d’autant de minutie ! Chaque pièce devient ainsi une véritable petite œuvre d’art. Idéal pour les japonais qui mangent autant avec le palais qu’avec leurs yeux.
Et ce n’est évidemment pas la première création sublime de Hiroyuki Sanno. Déjà fin juin, pour fêter la fin des pluies, il avait réalisé un wagashi subtilement teinté d’un arc-en-ciel :
La fête de Tanabata lors de laquelle les Japonais décorent des bambous de rectangles de papier a aussi eu droit à son wagashi aux détails époustouflants :
Rappelons que tout ceci ne fait que quelques centimètres à peine. Poulpy n’avait jamais vu de wagashi « fleur de lotus » aussi détaillé ! :
Quoi de plus évocateur en automne qu’une feuille d’érable orangée ?
Le 5 mai, c’est la fête des garçons pour laquelle les Japonais suspendent des banderoles en forme de carpe (symbole de persévérance). En voici la version wagashi :
Fleur très appréciée des Japonais, l’hortensia à l’honneur dans cet autre wagashi. Chaque cube fait à peine quelques millimètres…
Et quoi de plus approprié qu’un bouquet de fleurs pour la fête des mères ?
Et on termine par notre préféré : le traditionnel motif de la fleur de cerisier (sakura) revisité par la simple évocation d’un pétale tombant à l’eau où il provoque des ondulations.
https://www.instagram.com/p/BvLS1D-FmhX/
Cela ne fait aucun doute, Hiroyuki Sanno a porté à un très haut niveau l’art du raffinement culinaire. Pour continuer d’admirer ses futures créations, suivez son compte twitter ou instagram !
S. Barret
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