Les applications de rencontre valent toujours leurs lots d’histoires loufoques et surprenantes. Au Japon, c’est la même chose qu’ailleurs, avec un degré de bizarrerie au dessus… Reflet des mœurs et d’une société sous pression ? Injonctions du modèle occidental sur une génération divisée entre traditions et prise de liberté sexuelle ? Quid du comportement de certains étrangers avec les Japonais(es) qu’ils perçoivent comme des filles forcément faciles ? Nous avons récolté une série de témoignages bruts sur le terrain qui donnent un aperçu de ce que certains vivent à travers ces applications, pour le meilleur, comme pour le pire…
Si dans la plupart des cas, l’usage des applications de rencontre au Japon conduira à des fins heureuses, pour un soir, pour un temps ou pour la vie, ce n’est pas toujours le cas. Des personnalités variées abondent sur ces applications, chacune avec un objectif bien particulier et des besoins très spécifiques qui va de l’apprentissage d’une langue, la soif d’argent au statut social en passant par des bizarreries indescriptibles. Depuis plusieurs semaines, nous glanons les témoignages de Japonais et d’expatriés au Japon dans leur utilisation des applications de rencontre. Et leurs histoires valent le détour…
1. Le Français romantique (mais pas trop)
Tomoko-san : J’ai rencontré un Français sympathique sur une application de rencontre à Tokyo. Il semblait très sérieux, bien habillé, courtois. Il disait avoir fondé une école de langues à Ginza. J’ai accepté de prendre un café avec lui. Nous avons discutés 10 minutes de choses sans intérêt. Après 10 minutes, il a tenté de me prendre la main et m’a proposé d’être officiellement sa petite amie. 10 minutes… lors de notre première rencontre ! Quand il a vu que je refusais, il a commencé à insister lourdement, en argumentant. Il m’a expliqué que son ex-copine était super belle et que « moi aussi » ! Qu’il ne sortait qu’avec des jolies filles et que je l’étais, comme si c’était une raison suffisante. Son comportement était extrêmement grossier et pourtant, une personne visiblement fière de sa réussite au Japon. Tout le monde nous regardait dans le café alors qu’il insistait toujours plus. J’étais extrêmement gênée. Je me suis levée et je suis partie en le laissant planté là. Comment peut-on être à ce point imbu de sa personne ? Le pire, c’est que ce personnage donne cours régulièrement à des jeunes femmes.
2. Le Japonais un peu trop pressé
Yumiko-san : Un jour j’ai rencontré un Japonais d’une trentaine d’années sur Tinder. Il était très beau et visiblement à succès. Quand je l’ai vu au restaurant, il a parlé toute la soirée de lui, de sa réussite, de son travail, de son succès, son argent… Blablabla. J’avais entendu parler de lui dans les journaux. En effet, il était plutôt connu et j’étais excitée à l’idée d’entendre son histoire de vive voix, mais je ne m’attendais pas à ça… En fin de soirée, il soudainement a prit un ton formel et… il m’a demandé en mariage !!! À notre premier rendez-vous ! J’étais totalement surprise.
Il a lourdement insisté en mettant en avant une série de raisons, dont son dossier médical et ses assurances qu’il avait avec lui. « Je dois décider maintenant ? » lui ai-je demandé un peu naïvement. « Oui, tu es belle, décide maintenant ! » a-t-il répondu en mettant en avant sa richesse. Hallucinant. Sans doute que certaines femmes accepteraient une telle situation au Japon, ce pourquoi il pense que ça peut fonctionner ? Pour beaucoup de femmes, le mariage reste une option fonctionnelle de confort, à ne pas mélanger avec l’amour et l’aventure qui se trouve en dehors du cadre familial. Et pourtant, officiellement, l’adultère reste vivement réprimé au Japon tant sur le plan légal que moralement. Mais si personne ne regarde, l’honneur est sauvegardé.
3. L’homme aux 30 femmes par mois
Tamae-san : C’est une histoire courte. Mais pas pour lui. Un Japonais très mignon recherchant une histoire stable m’a donné rendez-vous pour un café. Il semblait sérieux. Il est arrivé avec 10 minutes de retard. Ce n’est pas énorme, mais au Japon, ce n’est pas normal d’être en retard pour un homme, surtout à un premier rendez-vous ! C’est même très grossier. J’ai eu comme le sentiment qu’il venait d’un autre rendez-vous. Une intuition. Du coup, j’ai blagué avec lui et lui ait demandé de me dire toute la vérité. Il m’a avoué, très fier de lui, qu’il revenait effectivement d’un rendez-vous avec une autre femme. Fâchée, je lui ai tiré les vers du nez. Un peu désolé, il m’a finalement expliqué qu’il rencontrait en moyenne 30 femmes par mois, pour s’amuser. En prétendant à chaque fois rechercher une situation stable, bien évidemment ! Un grand classique chez certains Japonais de 30-40 ans, souvent mariés d’ailleurs. D’ailleurs, j’ai déjà croisé les époux de certaines amies sur ces sites de rencontre.
4. La nymphomane mariée
Nicolas-san : Je suis un étranger vivant au Japon depuis quelques temps. J’utilise Tinder mais les rencontres sont souvent longues et laborieuses, les Japonaises répondant assez peu à leurs messages (elles sont inondées par les sollicitations et le travail). Le mois dernier, je match avec une Japonaise de 30 ans absolument magnifique. Contrairement à toutes les autres, elle m’inonde rapidement de messages et insiste pour me voir trois jours après. Pas vraiment habituel. Nous prenons un café cordialement, sans plus. Le lendemain, elle m’annonce avoir réservé un Love Hôtel pour nous deux ! Mais celui-ci se trouve en pleine campagne à 2 heures de Tokyo en train et en voiture. Bizarre. Pourquoi m’emmener si loin de Tokyo ? Je songe à tous les scénarios possibles. Un piège avec les Yakuzas pour me dérober mon argent ? Après quelques hésitations, je me rends sur place. Elle avait tout payé. Nous passons un bon moment, mais anormalement rapide et trop bien préparé. Nous ne nous connaissons même pas vraiment.
Vers 22 heures, elle m’annonce qu’elle doit faire une course urgente et disparaît, me laissant seul dans la chambre du Love Hôtel. Elle reviendra vers 23 heures comme si de rien n’était. De même au petit matin, vers 6 heures, elle quittera précipitamment les lieux pour revenir 3 heures plus tard sans donner d’explication. Je n’insiste pas. Elle ne cherchera pas à me revoir. Une amie japonaise m’expliquera plus tard qu’il n’y a rien de mystérieux à ça. Cette Japonaise doit simplement être mariée et avoir une famille vivant à proximité de l’hôtel. Elle ne souhaite pas de relation sérieuse mais une aventure excitante sans lendemain avec un étranger qu’elle peut cacher sans risque à sa famille. Au Japon, les Love Hôtel sont pratiquement pleins à craquer tous les soirs. Il est si facile de prétendre qu’on est bloqué au travail ici… Tout est fait pour faciliter l’adultère.
5. Je coûte 20.000 yens de l’heure !
David-san : Je vis au Japon depuis plusieurs années et, je l’avoue, j’utilise régulièrement Tinder dans mes périodes de célibat. Et en 5 ans, j’ai observé une véritable transformation de la fonction de Tinder. Si l’application est déjà réputée au Japon pour alimenter les relations légères, j’ai vu exploser le nombre de filles exprimant ouvertement être à la recherche d’un パパ活 papa-katsu (sugar daddy). Beaucoup de ces filles exposent ouvertement des photographies de leur corps. La plupart expliquent avoir besoin d’aide pour leurs études dans leur description, ce qui implique une forme de prestation, de prostitution déguisée. Une fois connectés, il est rapidement question de négocier un prix… L’une d’elle, une jeune Japonaise de 22 ans qui semblait tout à fait « normale » m’a demandé 20.000 yens de l’heure spontanément en m’envoyant des photographies explicites. Pour beaucoup de jeunes, c’est une pratique totalement normalisée. Mais pas pour d’autres. La société semble divisée entre celles qui s’autorisent ce genre d’extra facile, et les autres, qui travaillent dur « de manière honorable » pour gagner leur vie dans les restaurants, les magasins et les cafés. Société totalement contrastée.
5. Vieux Japonais ou jeune étranger ?
Jean-Philippe-san : Peut-être la plus bizarre de mes expériences au Japon. J’avais rendez-vous avec une Japonaise toute jeune. 21 ans ! Absolument divine. Une véritable idole. Nous avons rendez-vous dans un bar branché de la capitale. Arrivé sur place, elle semble heureuse de me voir. Un Japonais obèse, âgé et chauve est assis à coté d’elle et ne parle pas. Je n’y fait guère attention. La soirée se passe bien et rapidement cette Japonaise me prend la main sur la table et commence à me caresser. Quand je réalise que son autre main est posée sur la cuisse du Japonais en question… Il ne dit toujours rien. Le discours de cette fille devient de plus en plus bizarre. « C’est difficile de choisir entre un Japonais et un étranger » dit-elle à voix haute. Elle me demande où j’habite, si nous pouvons aller chez moi et dormir ensemble. Je lui fais comprendre qu’il est hors de question d’aller chez moi avec ce vieux Japonais et que la situation est franchement dégoûtante. Elle insistera longtemps. Elle ne veut pas se séparer de lui. C’est un plan à trois, ou rien ! Je les laisse en plan là. Avec le recul, j’ai vraiment de la peine pour cette pauvre fille, probablement étudiante. L’homme était sans doute son client ou son sugar-daddy et celui-ci avait probablement commandé un plan à trois avec un étranger. Je ne vois pas d’autre explication. Les mœurs au Japon sont définitivement étranges.
6. Évitez les Menhera !
Eric-san : J’ai rencontré une Japonaise de 27 ans qui semblait sérieuse les premiers jours. Elle était féminine et très maquillée, comme une poupée. J’étais extrêmement gentil et serviable avec elle au point de répondre à toutes ses envies. Mais j’ai rapidement observé des signes de troubles psychologiques chez elle. Elle a commencé à me reprocher des choses violemment sans raison. La simple manière de tenir un parapluie au dessus d’elle était un motif pour me blâmer ou l’usage d’un simple mot qu’elle n’aimait pas. Elle faisait des crises d’angoisse spontanée sans raison. Elle parlait soudainement toute seule le soir en se plaignant de tout et de rien, le regard vide. Elle était systématiquement négative et ne pouvait se passer d’amour et d’attention, tout en me rejetant systématiquement. Elle passait du statut de jeune fille timide et mignonne à démon hystérique dans la même journée.
Quand j’ai voulu mettre fin à notre relation, elle a menacé de se suicider avant d’appeler la police en inventant une histoire délirante pour me punir. Les cas de jeunes filles avec un trouble psychiatrique bordeline sont malheureusement courants au Japon. Le phénomène Menhera est même quasiment devenu une quasi-mode tant ce type de personnalité est commune : il s’agit de jeunes filles très belles ayant une expérience dans l’univers des bars à hôtesses ou ayant travaillé pour des papa-katsu (prostitution déguisée). Certaines ont été violées. Elles s’habituent à être les reines de tous les hommes, à gagner énormément d’argent avec une sexualité débridée. En recherche de toujours plus d’excitation, le retour à la normalité leur est impossible et génère des troubles. Elles sombrent alors dans une forme de dépression avec parfois un dédoublement de personnalité. Il existe des magazines pour apprendre aux Japonais à les repérer pour les fuir car elles peuvent détruire votre vie. Comme elles n’arrivent pas à trouver quelqu’un, elles abondent sur les applications de rencontre. Prudence.
7. Voici mes clés !
David-san : Mon expérience est un peu particulière. J’ai rencontré une Japonaise sur Tinder avant de partir en voyage au Japon. Elle m’a immédiatement invité à dormir chez elle, avec ses deux chiens, alors qu’on ne se connaissait pas. Après une semaine, elle me faisait une copie de ses clés et me demandait de rester « pour toujours ». Elle était femme d’affaire chez Disney et gagnait énormément d’argent. Toujours en tailleur noir, avec de petites lunettes et un visage fermé. Elle travaillait 6 jours sur 7 pratiquement du matin jusqu’à tard le soir. Sa vie se résumait au travail. Durant son jour de congé, elle faisait le ménage et recommençait ! Très rapidement, elle a commencé à me donner des tâches ménagères à faire sur un ton de plus en plus oppressif, comme une maîtresse d’école. Je devais sortir les chiens, deux fois par jour. Faire la lessive. La vaisselle. Les courses. Faire à manger pour son retour. Alors que je travaillais aussi.
Évidemment, rien n’était fait assez bien à son goût. Chaque jour elle devenait de plus en plus castratrice. Jusqu’au jour où je suis parti en laissant les clés sur la table. Ses chiens me manquent toujours… D’après mon expérience ici, les Japonais peuvent être très fonctionnels sur leur recherche d’un partenaire. Le but est plus important que les sentiments : avoir une situation, exposer sa réussite, l’argent, le stabilité, l’apprentissage d’une langue, le prestige, et dans mon cas, avoir un esclave au foyer. L’Amour romantique comme on l’entend en occident fait rarement partie de l’équation.
8. La fan un peu trop fan de Raiponce
Ici on vous conte le témoignage d’Alex Meyers un youtubeur américain vivant au Japon. Il match avec une fille de son type, plutôt jolie et sympa. Ils discutent de tout, de rien, et décident de prendre un café plusieurs jours après. Et là, elle était là ! Et elle n’était pas vraiment comme sur les photos. Vous voyez les publicités de Mcdonald’s pour les hamburgers ? C’est la même chose. C’était bien elle, mais très très loin de ce qu’on peut voir sur la photo. Ils parlent de tout et de rien. Elle avoue faire du montage photo sur Photoshop mais affirme ne pas avoir retouché ses photos ! Soit. Elle demande « Tu veux prendre un dessert chez moi ? ». « Je ne voulais pas. Je voulais rentrer chez moi. Mais… J’ai accepté. » Une fois chez elle, devant elle porte, elle se retourne et dit « Juste pour ton information, j’aime VRAIMENT Raiponce de Disney ». J’étais pas prêt. Tout dans l’appartement était sur le thème de Raiponce. Le moindre centimètre carré était rose et dorée. Absolument tout. Chaque verre, chaque assiette, TOUT. « Là je découvre qu’elle a un chat. C’est bien, j’adore les chats, mais mieux vaut prévenir. Et là je découvre qu’elle ne nettoie pas la litière du chat. Elle balance simplement du spray déodorant un peu partout et c’est propre ! Là je vois une porte dans la pièce et je lui demande naïvement ce qu’il s’y trouve. Elle fait un sourire étrange. Vous n’allez jamais y croire. Mais je jure que c’est réel. Il y a deux étagères. Sur celle du bas, toutes les poupées Raiponce qu’il existe dans l’univers. Sur celle du haut, les têtes empilées de chacune des poupées décapitées… Plutôt que de m’enfuir, j’ai demandé à aller aux toilettes pour réfléchir. En sortant, je l’entends en train de parler à quelqu’un. Je crois qu’elle est au téléphone ou parle à son chat. Quand celui-ci passe entre mes jambes. Son téléphone était sur la table. Elle parlait aux têtes décapitées !!! J’ai quitté les lieux comme Neo dans Matrix. Je suis rentré chez moi et j’ai supprimé Tinder. »
9. Vous aimez la bourse et l’amour ?
Johan-san : Petit témoignage et surtout grande mise en garde. Tinder et compagnie sont des nids à arnaques, et le Japon ne fait pas exception. Les arnaques ciblent particulièrement les étrangers. Les profils des arnaqueurs sont souvent parfaits : de très belles femmes ou de très beaux garçons, mais simples, pas extravagants. Il faut que ça semble réel. Ils ont l’air riche et d’avoir réussi leur vie. Ils vont faire en sorte que vous vous attachiez à eux pendant 2-3 semaines sans jamais avoir le temps de vous rencontrer (position d’attente qui creuse les sentiments). Puis un jour ils vous expliquent qu’ils sont occupés car ils travaillent sur les marchés à risque (micro-trading). Tout doucement, ils vous proposent de gagner beaucoup d’argent – très amicalement – à la condition de suivre les règles sur le site officiel – très professionnel – de leur banque « locale ». Sentant l’arnaque, mais curieux, j’ai accepté pour un petite somme sans prendre de risque. Et effectivement, ça fonctionne ! Très vite les 200 euros deviennent 500, puis 1000 jusqu’à 4000 euros. Chaque jour je gonflais mon capital. Dans le même temps, elle continue d’essayer de me rendre amoureux, parle de notre réussite, de notre avenir, etc. Un jour, elle affirme avoir discuté avec des experts et projette le coup du siècle : investir chacun 100.000 euros pour devenir millionnaires. Pas dupe, je contacte divers organismes bancaires et, sans surprise, sa fameuse banque n’existe pas. Tout leur système est une façade. Le capital généré sont de simples chiffres. Rien n’existe. Tout l’argent investi est ponctionné par la personne qui vous fait croire que vous jouez en bourse. Depuis que je sais, j’ai rapidement constaté que des dizaines de filles jouent dans ce type de fraude, en particulier des Chinoises.
10. 4 ans de bonheur ! <3
Sur Tinder, au début, je ne me suis pas du tout prise au sérieux, j’y allais plus pour m’amuser… J’ai donc fait le test de ne « swiper » à droite que les plus beaux gosses de Tokyo, juste pour voir ! Et j’ai été très surprise. En France, bien que je pense que je ne suis pas trop trop mal, je suis quand même loin des canons de beauté… Et pourtant, au Japon, succès fou : même les mecs auxquels je n’aurais même pas osé rêver ont matché avec moi ! Pour avoir testé Tinder dans plusieurs pays (principalement en France et au Royaume-Uni), je peux dire qu’une chose qui m’a marqué c’est que je trouvais Tinder beaucoup plus « gentillet » au Japon. J’avais l’impression que les profils des mecs étaient beaucoup plus « pudiques », c’est difficile à expliquer. Bon, on ne va pas se mentir, il y avait des gens un peu bizarres aussi, comme partout dans le monde sur Tinder. Mais ça restait quand même hyper gentil : pas de « d*ck pics » ou quoi que ce soit qui puisse choquer les plus sensibles.
Sinon, j’ai bien sûr eu à faire avec ceux que l’ont appelle les « gaijin hunters » — ces Japonais qui veulent collectionner les amis (ou conquêtes) venant de l’étranger, comme des Pokémons. Je les repérais rapidement, car ce sont ceux qui me proposaient tout de suite de se suivre sur tous les réseaux sociaux sans vraiment essayer de me connaître… Pourquoi pas ! Ensuite, je trouvais qu’il y avait énormément de profils de « photographes mystérieux » — qui ne montrent presque pas leurs visages et qui ont un genre un peu sombre et classe à la fois. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est quelque chose que j’ai beaucoup repéré au Japon et pas ailleurs.
Bref. Et un beau jour, je reçois un message venant d’un Japonais très charmant, qui se présente et me dit que mes yeux étaient « beaux comme le monde ». Ma première réaction était assez amusée par ce message hyper niais, mais la vérité, c’est qu’il m’avait déjà fait chavirer le cœur à cet instant. C’est finalement le seul homme de Tinder que j’ai rencontré en personne au Japon, et c’était le coup de foudre direct ! Ça fait maintenant presque 4 ans que nous sommes ensemble. Les gens ne me croient pas quand je leur dis que j’ai trouvé un mec à la fois sérieux, doux, intelligent et sexy sur Tinder, et sans arnaque ! (haha) Mais c’est le cas, et, je l’avoue, je le vis un peu comme un conte de fées ! Ou plutôt comme un vrai drama japonais…
11. J’aime beaucoup ton chien (vraiment vraiment beaucoup)
Rebecca : Je suis française. J’ai rencontré un Japonais très correct sur une application. Lors du premier rendez-vous, il a tenté de m’embrasser. Un peu vite pour moi ! Je ne sais pas trop pourquoi mais je me suis laissée faire. Nous nous sommes revus plusieurs fois, mais à chaque fois il posait énormément de questions sur mon chien. Il était gentil mais un peu bizarre. Il était fasciné par mon petit carlin et voulait absolument le voir. C’était mignon au début. Finalement il est venu chez moi. Il prenait tout le temps mon chien dans ses bras, mais je trouvais ça un peu « trop ». Il la palpait, la regardait longuement, la serrait dans ses bras encore et encore. À un moment, il a pris sa cravate pour voir quelle taille mon chien faisait exactement. Oui, il prenait ses mensurations… À un moment, mon chien a essayé de renifler ses parties génitales (comme le font habituellement tous les chiens). Mais plutôt que de le repousser, il l’a laissé faire en rigolant ! C’était vraiment bizarre ! J’ai rapidement décidé de prendre mes distances. Quand j’ai voulu rompre, il a simplement insisté pour avoir des photographies de mon chien. Bonne âme, je lui en ai données quelques-unes. Mais il n’en voulait pas de face ! Il m’a clairement demandé des photographies de son derrière… Je l’ai bloqué sur le champ.
12. L’homme : une machine à cash ?
Finalement, 100% des rencontres que j’ai faites étaient soit des filles qui avaient vécu à l’étranger soit des gaijin hunters pures et dures. Jamais de fille habituée aux Japonais pure souche, ou seulement de la curiosité de leur part. Mais le plus surprenant – pour moi du moins – c’est qu’il y a vraiment pas mal de filles (une bonne douzaine, sur 2-3 mois) qui ne s’intéressaient QUE à mon portefeuille. Parfois de façon légèrement détournée, en demandant ce que je faisais, où je vivais, en essayant de cerner mon mode de vie et mes dépenses (voiture, marques préférées, etc.). Mais parfois de façon directe sans aucun scrupule dès la PREMIÈRE ou éventuellement deuxième question de la conversation : « Tu gagnes combien ? ». J’ai essayé dans ces cas-là, pour m’amuser, de répondre « RIEN » ou « Très peu en ce moment » et je n’ai évidemment JAMAIS eu de réponse, sauf une fois, où elle m’a carrément dit de revenir lui parler quand j’aurais un meilleur salaire. J’ai essayé aussi, a contrario, de faire croire que j’étais super riche, avec quelques « preuves » (photos dans des lieux paradisiaques ou dans des clubs de personnes fortunées et influentes où j’ai été invité par hasard) et à partir de là, elles ne me lâchaient plus ! Beaucoup de Japonaises ont un rapport purement financier aux hommes.
13. Père d’un enfant qui n’est pas le mien
Amae-san : Je vous raconte cette histoire car mon amie japonaise ne peut pas la raconter. Elle a disparu. Elle avait environ 25 ans quand elle a commencé à utiliser les applications de rencontre sur Tokyo. C’était une Japonaise tout à fait « normale », jolie mais un peu timide et polie. Enivrée par ce choc et la facilité avec laquelle elle trouvait soudainement des hommes, elle a un peu perdu le contrôle et a multiplié les rencontres d’un soir pour s’amuser. Elle a eu des relations sexuelles avec des dizaines d’hommes, principalement des étrangers en quelques mois. Et ce qui devait arriver arriva… Un jour, elle m’a appelée pour me demander si elle pouvait dormir à la maison. Là, elle a tout déballé. Elle était tombée enceinte par accident et n’avait pas la moindre idée de qui pouvait être le père.
Nous avons longuement discuté ce soir là. Mais elle n’avait aucune culpabilité et était très fière de parler de ses aventures. Dans l’espoir d’avoir une sécurité financière d’urgence pour le bébé, elle pris la décision de faire tomber amoureux un Américain qu’elle venait tout juste de rencontrer. Elle n’était pas amoureuse mais peu importe. Rien de plus simple pour elle qui était jolie. Quelques semaines plus tard, elle lui fera croire qu’elle est tombée enceinte de lui ! Le pauvre garçon n’avait conscience de rien, car devant lui, elle était parfaite, calme, gentille, la Japonaise idéale avec ses deux visages. Mais le pire allait arriver. Quelques heures après l’accouchement, elle disparaissait, abandonnant son bébé et le papa à l’hôpital. L’Américain héritait d’un enfant qui n’était pas le sien. À ma connaissance, il l’élève toujours comme son propre enfant. Mon amie n’a plus jamais donné signe de vie à quiconque. Elle rejoint la longue liste des personnes volontairement disparues au Japon.
14. Mais où te caches-tu ?
Makoto-san : Voici une histoire que j’ai honte de raconter… Mais les gens doivent savoir. Il est courant sur Tinder de rencontrer des filles qui « vendent » leur temps pour un repas ou pour une nuit. Une forme de prostitution normalisée au Japon. Un jour j’ai « matché » avec une de ces filles. Elle était absolument magnifique. Elle m’a spontanément proposé de passer la nuit avec moi pour 30,000 Yens (270 euros). Comme pas mal d’hommes à Tokyo, je me sentais seul et j’ai accepté son offre après avoir discuté quelques temps avec elle. Elle disait avoir besoin d’argent pour rembourser ses études et semblait gentille. Un soir, elle me demande si je peux venir la prendre en taxi à son domicile pour nous rendre ensuite à l’Hôtel. Je réserve une nuit et me rend donc chez elle. Tout au long du voyage elle m’envoie des photos explicites et me demande mes préférences sexuelles. Elle me relance beaucoup et ne me lâche pas : « Préviens mois quand tu es en bas de l’immeuble! » « Tu arrives bientôt? » « Je t’attends! ». Tout semble jusqu’ici très crédible. Une fois sur place, elle se fait attendre… Puis m’annonce qu’elle aura 5 minutes de retard et que je peux l’attendre dans le Konbini au coin de sa rue. Pourquoi pas ? Soudain, elle m’envoie un long message pour me dire qu’elle ne peut pas accepter de l’argent cash car les cas de fausse monnaie sont courants dans la prostitution. Elle me demande alors d’acheter des cartes prépayées V-Preca que je dois lui remettre en main propre. Je refuse, elle insiste lourdement en m’envoyant des photos de son décolleté. Heureusement, une alerte s’allume dans ma tête. Je vérifie rapidement sur le web. Il s’agit effectivement d’une arnaque tout à fait courante au Japon. Des chinois, qui ne sont le plus souvent même pas au Japon, usurpent des photographies de japonaises et se font passer pour des prostituées. Elles demandent ensuite d’être payées en V-Preca et réclament une photographie du reçu comme « preuve » avant de rejoindre le client. Sauf qu’elles ne viendront jamais, « elles » ne sont probablement pas des femmes, et le code sur le ticket suffit pour faire débiter le montant de la carte partout dans le monde. Une arnaque facile et rentable. Et moi, j’ai appris une bonne leçon !
15. Bouge pas, je reviens…
On termine avec l’histoire de Nobuko-san. Un grand classique sur les sites de rencontre…
Nobuki-san : C’était sur Bumble. Je discute avec un américain-italien plutôt beau gosse sur les photos. Il m’invite à manger dans un restaurant italien. Première surprise, il ne ressemblait absolument pas à ses photographies. Je comprends les différences, mais tout de même, il faisait bien 50kg de plus en vrai ! Pendant le repas, il parlait énormément de lui et commandait sans cesse des pichets de vin et de la nourriture en abondance. Même après avoir avalé une pizza entière, il a décidé d’en commander une deuxième. Je comprenais pourquoi il n’était pas en très bonne santé. Bref, je ne passais pas un très bon moment pour être honnête. En plein milieu du repas, il me regarde et me demande « Est-ce que tu m’aimes bien ? ». Vraiment pas une chose à faire lors d’un premier rendez-vous ! Et étant d’un naturel honnête, je lui ai répondu avec franchise : « Je ne suis pas vraiment attirée mais je pense qu’on pourrait être amis ». Là, il recommande un pichet de vin blanc et me demande de l’attendre pour le boire. Il doit aller aux toilettes… Bien évidemment, il n’est jamais revenu. Il m’a planté là en plein repas, après s’être gavé. J’ai du payer environ 20,000 yens pour le repas (170 euros). Ce manque d’honnêteté et de maturité est inadmissible. Je n’oublierai jamais cet homme et j’espère qu’il ne croisera jamais mon chemin.
De toute évidence, ces quelques histoires couvrent un spectre large de nombreuses réalités au Japon qui dépasse de loin le cadre des sites de rencontre. Rassurez-vous, si vous cherchez l’amour, vous avez toutes les chances d’échapper aux mailles du filet pour vivre une expérience saine et inoubliable au Japon. Bonne chance !