Alors que Noël approche et que la course aux cadeaux a déjà commencé partout dans le monde, nous sommes invités au cinéma pour découvrir « Le Grand magasin », film d’animation japonais amusant et engagé qui ravira petits et grands. Avec ses couleurs chatoyantes, sa réalisation réussie et son message écologique, il possède toutes les qualités pour illuminer notre fin d’année dès le 6 décembre.
Le Grand magasin est un long-métrage animé réalisé par Yoshimi Itazu. Il s’agit d’une adaptation du manga La Concierge du grand magasin de Tsuchika Nishimura, édité chez Le Lézard noir. On y suit les péripéties d’Akino, une jeune femme japonaise qui intègre l’équipe de concierges du Hokkyoku, un grand magasin où tous les clients sont des animaux.
Certains clients ont même une particularité : ce sont des VIA, des Very Important Animals. Dans le grand magasin, vous trouverez tout ce qu’il vous faut et chaque étage recèle de 1000 trésors. Une actrice y cherche un cadeau pour son père qu’elle n’a pas vu depuis longtemps, un jeune loup japonais y hésite à épouser sa petite amie, le lion Burberry y cherche un parfum pour une fille qu’il aime bien…sous l’œil d’Akino qui fera tout pour les satisfaire un à un.
Le Grand magasin est ouvert à tous
Ce qui marque dans ce film d’animation, c’est qu’il plaira à tous. Aux côtés du personnage d’Akino qui quitte rarement l’écran, on ne peut que rigoler aux gaffes de la jeune femme qui les enchaîne malgré elle. Pourtant, forte de son professionnalisme à toute épreuve, elle se débrouille toujours pour les rectifier, souvent au dernier moment et au prix d’efforts surhumains. Elle est d’ailleurs suivie de près par son supérieur partout dans les travées du grand magasin, l’homme aux longues moustaches ayant le chic pour apparaître dans les endroits les plus incongrus possible.
Comme le manga dont il s’inspire avec fidélité, Le Grand magasin est construit comme un recueil de saynètes dans lesquelles évolue la concierge. Elle fait de son mieux pour aider les clients, même si ceux-là sont bien différents de ceux que nous avons l’habitude de croiser autour de nous.
Le règne animal
Dans Le Grand magasin, tous les clients sont en effet des animaux. Située dans le cercle polaire, la bâtisse les accueille pour les aider à trouver leur bonheur dans ses rayons. Finalement, devenus consuméristes à leur tour, ils se retrouvent en position de force face aux humains qui les servent, même si l’établissement est lui-même géré par un animal. Doit-on y voir un juste retour des choses dû à la culpabilité d’en avoir fait disparaître certains ? Car le film japonais n’est pas qu’une suite de sketchs comiques et partage un fort message écologique.
C’est ainsi que nous y croisons de nombreuses espèces aujourd’hui éteintes, de la ninoxe rieuse au vison de mer en passant par le loup de Honshu, par exemple. À chaque apparition, comme c’est déjà le cas dans le manga, on en apprend un peu plus sur ces animaux qui ont subi la présence de l’homme jusqu’à leur disparition. Cela offre au long-métrage un supplément d’âme délicat et un côté pédagogique qui pourra éveiller les consciences des plus jeunes sur l’importance de préserver l’équilibre humains/animaux sur notre terre. Dans le film, ils sont en sécurité dans ce magasin pas comme les autres, et surtout superbe !
Dans un écrin scintillant
Le Grand magasin est en effet un véritable régal pour les yeux ! Avec ses couleurs vives et chatoyantes, c’est sur ce point que le film fait la différence par rapport au manga. On ressent bien ici l’ambiance de Noël et du luxe dans cet établissement qui nous fait fortement penser aux Galeries Lafayette à Paris. L’animation est également très réussie et, pour son premier long-métrage, on peut dire que Yoshimi Itazu s’en sort avec les honneurs.
Le réalisateur japonais de 43 ans n’est pas non plus le premier venu dans le monde de l’animation, lui qui a déjà travaillé aux côtés de Satoshi Kon sur Paprika et Paranoïa Agent, Hayao Miyazaki sur Le Vent se lève et participé à la production d’autres succès de ces derniers années comme Miss Hokusai ou Le Roi cerf. Autant dire qu’il a été à bonne école et que cela se voit à l’écran.
Le Grand magasin est une œuvre bouillonnante, énergique et inspirée qui s’adresse à tous. Avec sa durée de 1h10, le film saura d’ailleurs se montrer assez concis pour garder l’attention des plus jeunes. Vous pourrez le retrouver dès le 6 décembre au cinéma en France.
Stéphane Hubert