D’où vient exactement la fameuse saga Star Wars tant aimée ? Beaucoup vous diront : tout droit de l’esprit de George Lucas, en toute logique ! Pourtant, les références de l’univers Star Wars à la culture japonaise sont infiniment nombreuses et ceci n’a rien d’un hasard. À travers la fiction, redécouvrons comment l’esprit du Japon et de ses samouraïs a ensemencé l’univers de la plus grande franchise de tous les temps.
Imaginez. En 1972, Akira Kurosawa réalisait Staru Waru, un film de science-fiction qui ne sortira jamais en salle, un violent incendie emportant les studios qui contenaient les précieuses pellicules originales du film. Le film évoquait des guerriers du futur se battant avec des katana de lumière contre un empire autocratique, raciste et violent. 50 ans après, des documents d’époque sont retrouvés chez l’un des héritiers d’Akira Kurosawa. Ces images inédites de Staru Waru, tournées 5 ans avant la sortie du fameux film Star Wars de George Lucas, ont refait surface… Évidemment, même si on rêverait de voir un tel film, tout ceci est imaginaire !
Ces images d’un film qui n’existe pas furent générées avec une intelligence artificielle. Mais l’inspiration de George Lucas est quant à elle bien réelle, la chose est d’ailleurs très sérieusement documentée.
À bien y réfléchir : De sages guerriers vêtus d’un kimono et d’un précieux sabre… Un empereur tout puissant cherchant répandre sa domination sur toutes les nations… Des engins volants qui se battent dans le ciel avec de féroces pilotes… Des casques de soldats d’une forme proche des casques de samouraï… Les valeurs des Jedi fondées sur un code d’honneur précis… Si tout ceci vous fait naturellement penser au Japon, c’est tout à fait normal ! L’univers de Star Wars est littéralement truffé de références à l’archipel nippon, jusque dans le choix des noms de certains personnages. George Lucas ne s’en est jamais caché. Pendant toute sa vie, l’homme fut en admiration devant les œuvres cinématographiques d’un des plus grands cinéastes du Japon et du monde : Akira Kurosawa.
Sans Akira Kurosawa, pas de Star Wars
Vous ne connaissez peut-être pas Akira Kurosawa. Pourtant, un large pan de culture cinématographique d’aujourd’hui n’existerait pas sans lui. L’homme, considéré comme une légende dans le milieu du cinéma, a réalisé une trentaine de films dont plusieurs chefs-d’œuvre. En 1950, son film Rashômon, dans lequel un crime est perçu de différents points de vue, gagnera le prestigieux prix du Festival du film de Venise. Grâce à lui, le cinéma japonais met un pied en occident. De nombreux grands noms du cinéma le citent en exemple, dont Steven Spielberg qui admira son « incroyable travail qui continue de tous nous inspirer » ou encore Martin Scorsese qui affirmait : « Kurosawa était mon maître ».
George Lucas ne fera pas exception. Le réalisateur ne s’en est jamais caché, il est un grand fan du travail de Kurosawa. La trame même du film Star Wars est une adaptation manifeste d’un film d’Akira Kurosawa : La Forteresse cachée (Kakushi toride no san akunin). Dans La Forteresse cachée, on suit les aventures de deux paysans pauvres qui se retrouvent au beau milieu d’une guerre qui oppose deux puissants clans. Tombant sur un morceau d’or accroché à un arbre, ils sont persuadés d’être sur la piste d’un trésor. Une aventure d’action épique, ayant pour personnage central une princesse courageuse et un grand général joué par Toshirô Mifune. Le film est joué sur un ton léger avec beaucoup de scènes humoristiques. Le film gagnera une nouvelle notoriété après que George Lucas en personne ait révélé qu’il s’en était inspiré pour La Guerre des étoiles dans la façon de relater son histoire en se plaçant du point de vue des personnages « les plus faibles » contre un ordre tout puissant : Luke et Han Solo.
Par la suite, les connections entre ces deux géants du cinéma iront bien plus loin, George Lucas ayant produit avec Francis Ford Coppola un film de Kurosawa en 1980 : Kagemusha. Une histoire qui influencera à son tour certains épisodes de The Clone Wars. Enfin, Les Sept Samouraïs, le plus grand succès cinématographique de Kurosawa fut plus récemment l’inspiration d’un épisode clé du Mandalorien. De toute évidence, ces connections entre l’œuvre de Lucas et le Japon sont volontairement entretenues jusqu’à nos jours avec un respect mutuel.
Jedi et Samouraï, des valeurs communes
De manière plus générale, on retrouve de nombreux parallèles entre l’univers des samouraïs et celui des antagonistes de Star Wars contrôlant le pouvoir de la Force. Tous suivent un code d’honneur et de conduite très précis, mais, comme les samouraïs, les Jedis sont libres de défendre la paix ou de se détourner du code pour servir un pouvoir autocratique ou des ambitions personnelles (Sith). À ce titre, Lawrence Kasdan, qui a co-écrit L’Empire contre-attaque, avait nommé Boba Fett « un mauvais samouraï » ! Tous les samouraïs ne respectant pas le code Bushido à la lettre, certains guerriers trahissent leur clan volontiers pour quelques gains financiers. Le refus de l’attachement est quant à lui très proche de la pensée Bouddhiste, ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser quelques problèmes quand l’amour fait irruption dans la vie du samouraï comme du Jedi…
En matière d’inspiration esthétique, nous ne sommes pas en reste de similitudes. Comme les samouraïs, les Jedis et les Siths portent un kimono rudimentaire et une ceinture pour faciliter le combat. Le casque de Vader et de certains guerriers de la saga font directement référence au Kabuto japonais, large et protecteur, destiné généralement aux samouraïs de haut rang.
Parlons du sabre lui-même, central à la survie du guerrier comme l’est le katana. Leur taille est d’ailleurs très similaire, tout comme leur capacité à fendre en deux un adversaire sans effort. Lors des batailles au sabre-laser dans les premiers films, les metteurs en scène se sont inspiré du Kendo. Nick Gillard déclarait à ce titre, « Le Kendo est devenu mon ingrédient de base » et ajoute que dans l’Attaque des Clones, le combat entre Anakin et le comte Dooku fait ouvertement référence au Kendo. Une fois de plus, la production assume les références à la culture japonaise.
Parlons enfin des mots ! Si le mot « Jedi » n’est pas japonais, certains estiment qu’il est dérivé de jidaigeki, un genre théâtral, cinématographique et télévisuel japonais qui implique généralement un jeu de samouraï. Il est légitime de penser que Lucas ait été familier avec ce terme durant ses études en cinématographie. Obi-Wan Kenobi possède également une consonance ouvertement japonaise, tout comme Yoda, qui était un prénom japonais assez commun au siècle dernier. La traductrice Hiroko Yoda avait publiquement expliqué toutes les difficultés de pouvoir valider son identité en ligne à cause de son véritable nom…
Cette intrication avec le Japon semble irait-elle jusqu’au choix de certains collaborateurs ? Mark Hamill par exemple, qui joue Luke Skywalker dans la saga, était résident au Japon dans la préfecture de Kanagawa. Il n’hésite jamais à exprimer ce fort sentiment qui le lie personnellement au Japon. « C’est un magnifique pays et la seule raison pour laquelle je ne suis pas resté ici, c’est que mon japonais n’était pas assez bon pour trouver un travail d’acteur. » expliquait Hamill en 2017 à Tokyo pour la sortie de l’épisode VIII : Les Derniers Jedi.
Citons également Tsuneo Sanda, un artiste japonais ayant réalisé de très nombreuses affiches et posters officiels Star Wars pour Lucasfilm et aujourd’hui Disney. Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire sur les liens profonds qui existent entre l’univers Star Wars et le Japon. À travers cette série d’images fictives artificiellement générée, nous rendons à notre manière hommage à l’univers d’Akira Kurosawa, trop souvent oublié, sans qui la saga Star Wars n’aurait peut-être jamais vu le jour…
Toutes images conçues par Mr Japanization avec l’aide d’une intelligence artificielle. Chaque scène est pensée et conçue à partir d’images de la réalité et d’archives des films mixées dans Midjourney. À repartager librement avec citation de la source.