Le troisième dimanche de mai, si vous êtes à Kyoto faites donc un détour au Mifune Matsuri qui se tient dans le quartier d’Arashiyama. Ce festival fait revivre une cérémonie impériale datant de l’ère Heian (794-1185) une période où la haute société nippone a atteint un suprême raffinement dans la pratique des arts avant que ne vienne le temps des guerres, des shoguns et des samouraïs.

Le Mifune Matsuri (三船祭) soit « le festival des trois bateaux » a lieu sur la rivière Ôigawa. Il reproduit la cérémonie qui accueillait l’Empereur Uda (867-931) lorsqu’il se rendait au Kurumazaki-jinja, un sanctuaire où l’on honore une divinité protectrice des arts. Le matsuri y débute d’ailleurs à midi par un rituel. Puis les participants hommes, femmes et enfants, habillés de costumes aux couleurs resplendissantes comme des nobles de l’époque rejoignent la vingtaine de bateaux qui les attendent près du pont Togetsukyo. Avant d’embarquer ont lieu une cérémonie shinto et une cérémonie du thé en l’honneur des dieux. Le maître de cérémonie prépare une première tasse de thé pour les dieux avant de servir ces convives. Un rituel extrêmement codifié, à l’image du Japon.

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Des femmes ont revêtu le fameux jûni-hitoe, une lourde tenue de cour composée de douze kimonos superposées. À l’époque Heian, une noble dame de la cour devait savoir assortir les couleurs de chaque couche pour obtenir un ensemble harmonieux. Ci-dessous, une jeune femme en jûni-hitoe interprète Sei Shônagon (vers 966-1025), l’écrivaine célèbre des « Notes de chevet », aussi dame de compagnie de l’impératrice Fujiwara no Teishi.

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Les bateaux sont également somptueusement décorés. Les figures de proue arborent des têtes de dragon ou de phénix. Jugez un peu…

Source : Flickr ©Christian Kaden / www.Japan-Kyoto.de
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Source : Flickr ©Christian Kaden / www.Japan-Kyoto.de

Sur trois bateaux (d’où le nom du festival) les participants exécutent des danses traditionnelles Bugaku & Ima-yô, font de la musique ou lisent des poèmes. Des arts auxquels les nobles de l’époque accordaient une grande importance et dans lesquels ils se devaient d’exceller. Savoir écrire des poèmes en particulier était primordial.

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Pour demander prospérité aux dieux, les femmes jettent à l’eau leurs éventails qui ont été bénis. Une offrande loin d’être anodine dans la mesure où à l’époque, les femmes nobles cachaient au moins leur visage pour adresser la parole aux hommes. Les éventails (et les paravents) jouaient donc un rôle important dans leur vie quotidienne et pouvaient être très élaborés.

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Les spectateurs peuvent s’approcher des bateaux en louant des barques pour 1 500 yen (environ 11€) et ainsi mieux profiter du spectacle :

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Organisé par le sanctuaire Kurumazaki-jinja, le Mifune Matsuri attire chaque année près de 100 000 visiteurs, désireux de retrouver pour une journée l’atmosphère raffinée de l’ère Heian.

Accès en train :

Prendre la JR Sagano line depuis Kyoto jusqu’à la station Saga Arashiyama ou la Keifuku Arashiyama line jusqu’à la station Arashiyama ou la Hankyû Arashiyama line jusqu’à la station Arashiyama.

À partir de ces stations, vous êtes à 5 minutes de marche !

Accès en bus :

Prendre le bus N° 11 ou 93, jusqu’à l’arrêt Arashiyama, puis marchez 15 minutes environ.

S. Barret


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Sources : jnto.go.jp / voyageakyoto.fr / Image d’entête : Christian Kaden / japan-kyoto.de

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