La créativité conjuguée à l’excentricité japonaise ne cessera jamais de nous surprendre et de trouver le moyen de se renouveler. La dernière tendance fashion décalée lancée par une minorité undergound de jeunes japonaises ? La peau recouverte d’une couleur vive, les cheveux teints et des vêtements tout aussi flashy, plutôt minimalistes et moulants pour un résultat mêlant provocation et extravagance. Découverte haute en couleurs !
À Tokyo, dans les quartiers branchés tels Harajuku ou Shibuya, le monde de la mode de rue a vu passer des phénomènes vestimentaires marquants : les Lolita (avec ses multiples déclinaisons : Gothic, Sweet, Punk…), les Gyaru, les Mori Girls, les Fairy Key… Autant de styles qui ont leur histoire propre et sur chacun desquels on pourrait s’attarder. Une grande famille donc qui, en dépit d’un déclin tragique, s’apprête peut-être à accueillir un nouveau membre : le « Ishoku Hada » (異色肌).
Ce nouveau look se caractérise principalement par une couleur qui recouvre le corps des pieds à la tête. D’où son nom « Ishoku Hada » qui signifie « peau unique » et en effet la couleur dont les jeunes filles se sont recouvertes est tout sauf à effet naturel, il faut au contraire qu’elle accroche le regard ! Et on peut dire que ça marche… Du coup, pour rester dans le ton, les vêtements qui l’accompagnent se doivent d’être flashy, courts ou ouverts : mini-jupe, bas résilles, top, pour laisser apparaitre un maximum de peau, à la limite (franchie ou pas ?) de la provocation. On assortira évidemment sa coiffure avec une teinture ou une perruque à la couleur tout aussi surréaliste, et enfin la tenue sera peaufinée par des accessoires.
Ce concept s’est fait connaître via une séance photo, bien nommée »Technicolor Gal », organisée par la célèbre top-modèle et DJ Miyako (Miyako Akane, ci dessous) qui a posé dans ce style avec des amies à Kabukichô, dans le American Bar & Cafe Ren. Chacune des filles est venue en arborant une couleur de peau originale : rouge, noire, orange, jaune, bleue, violette… support d’un look tout aussi déjanté et extrême visuellement. Ce shooting a eu un grand retentissement sur twitter via le hashtag #異色肌ギャル que l’on peut grossièrement traduire par « fille à la peau colorée bizarrement » et il a même été relayé par le Huffington Post japonais.
Miyako déclare : « Je fais du cosplay Ishoku Hada depuis un moment ». Et elle ne cache pas que l’inspiration lui est venue de la pop-culture : « J’ai été attirée par les teints de peaux originaux que l’on peut voir dans les jeux vidéo, les animés, les films ». En effet, comment ne pas penser en regardant ces jeunes femmes aux Na’vi d’Avatar, à Mystique du comics X-men, à Scanty de l’animé « Panty & Stocking with Garterbelt » et aux personnages du jeu vidéo « Phantasy Star Online 2 » ? Autres sources d’inspiration revendiquées par Miyako, le travail de la mangaka Junko Mizuno, l’artiste Rockin’ Jelly Bean et les Yamamba : une mode de rue du début des années 2000 qui mêlait maquillage blanc, chevelure décolorée à une peau hyper-bronzée et une tenue voyante agrémentée d’accessoires. Quant à nous, on pense assez vite à l’espèce des Twi‘leks, ces créatures à la peau colorée dans Star Wars.
Alors, phénomène durable que l’on sera amené à rencontrer prochainement dans les rues d’Harajuku ou étoile filante dans l’univers de la street fashion tokyoïte ? Les jeunes Japonaises faiseuses de mode répondront rapidement à cette question. En tout cas, Miyako et ses amies sont bien décidées à inscrire ce nouveau style dans le temps.
昨日の黄ギャル撮影楽しかったなあ。また異色肌ギャルシリーズやろうっと! pic.twitter.com/t72YsToyCk
— 𝕞𝕚𝕪𝕒𝕜𝕠 (@miyakocore) October 1, 2015
https://twitter.com/__ichiru__/status/880807020814675970
S. Barret
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Sources : kotaku.com / manga.tokyo /