Le Japon est le pays des matsuri par excellence, une chose que tout fan de la culture japonaise ne peut ignorer. Parmi la pléthore de festivals qui rythment la vie des Japonais toute l’année, l’un des plus importants se tient à Kyoto chaque 22 octobre : il s’agit du festival des âges, le Jidai Matsuri. Mais l’archipel est également réputé pour son climat délicat. Pour la première fois en 29 ans, l’évènement vient d’être annulé par sécurité face au menaçant typhon « Lan » (Image d’entête par Patrick Vierthaler / Flickr).
Créé en 1895, cet important festival commémore la fondation de la ville de Kyôto qui a été capitale du Japon pendant plus de 1000 ans, de 794 à 1868 sous le nom Heian-kyô. Suite à la Restauration Meiji en effet, la capitale fut officiellement transférée à Tôkyô (anciennement Edo) par l’Empereur nouvellement rétabli dans ses fonctions à la place du shogun. Après avoir perdu ses fonctions politiques et économiques transférées à Tokyo avec le nouveau gouvernement, Kyôto s’est recentrée sur son rôle culturel et historique pour devenir la ville garante des traditions et de la culture japonaise qu’elle est toujours aujourd’hui.
Le Jidai Matsuri rend hommage à l’histoire de la ville à travers un immense défilé qui part de l’ancien Palais Impérial, traverse les grandes avenues de la ville sur cinq kilomètres pour arriver au sanctuaire Heian (organisateur du Jidai Matsuri, datant lui aussi de 1895 pour honorer l’histoire & la culture de la ville).
Plus de 2000 personnes en tenue d’époque avec chevaux, attelages, palanquins, prennent part à la procession qui dure près de 2 heures. Cette dernière est divisée en ères comme l’histoire du Japon puis en thèmes. Elle commence par l’histoire récente pour ensuite remonter le temps : les premiers participants représentent la Restauration Meiji de 1868, puis vient l’ère Edo (1600-1868), l’ère Muromachi (1333-1573), le Moyen-âge (du XIIème au XVème siècle), pour conclure aux débuts de l’ère Heian en 781. En ouverture du cortège les commissaires honoraires du festival que sont le maire de Kyoto, le gouverneur de la préfecture et le président du conseil municipal défilent dans une calèche du milieu des années 1800 (voir ci-dessous).
Chaque partie du festival est l’occasion d’admirer les tenues d’époque portées par le peuple, les guerriers, les aristocrates, les clans militaires, le shogun et sa suite mais aussi des figures célèbres ayant influencé l’histoire du Japon. Sont ainsi incarnés entre autres Sakamoto Ryôma le samourai qui œuvra pour la restauration de l’Empereur, Toyotomi Hideyoshi l’un des trois unificateurs du Japon au XVIème siècle ou Oda Nobunaga lui aussi célèbre unificateur du pays.
Et chez les femmes marquantes, on retrouve Murasaki Shikibu dame de cour de l’époque Heian auteure du premier roman au monde le Dit du Genji, Sei Shônagon également femme de lettres à la même époque, Ono no Komachi grande poétesse de l’ère Heian ou encore Tomoe Gozen la femme samourai.
En tout dernier lieu défilent deux mikoshi, des temples portatifs venant du sanctuaire Heian supposés transporter les esprits du premier et du dernier empereur à avoir résidé à Kyôto, les empereurs Kammu et Komei à qui le sanctuaire Heian est par ailleurs dédié.
La beauté et les détails de ces centaines de costumes minutieusement reproduits sont impressionnant.
Comme chaque année, on attend de très nombreux visiteurs. Pour avoir la meilleure vue sur la parade et être installé confortablement, il est recommandé d’acheter des places réservées au Palais Impérial, au sanctuaire Heian et dans la rue Oike.
Et comme une vidéo en dit davantage que quelques photos concluons par un résumé d’une édition précédente qui vous donnera, on l’espère, envie d’assister un jour si l’occasion vous en est donnée :
https://www.youtube.com/watch?v=e4l7ZCAd52k
S. Barret
Vous aimez ce que vous lisez ? Soutenez Poulpy sur Tipeee !
Sources : japan-guide.com / kyoto.travel/fr