Par ses photographies uniques, le photographe tokyoïte Tatsuto Shibata témoigne à quel point son pays, où se concentrent dans peu d’espace tant les Hommes que les Objets, peut se révéler envoûtant. Modifiant par là même notre ressenti sur ce qui aurait pu être, sous un autre angle de vue, perçu comme un simple capharnaüm froid et urbain.
On a tous en tête ces images bien connues du Japon et notamment de la mégalopole nippone où se dressent des immeubles à n’en plus compter, des foules compactes se croisant sur les passages piétons, des hordes de salarymen déversées des trains chaque matin… Dire que Tokyo est une ville qui fourmille de vie est un lieu commun éculé.
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Au delà de ces images clichées de ruche grouillante et d’entassements compacts, Tatsuto a cherché à capturer en photos un chaos ordonné tout en voulant immortaliser des instants uniques : « J’aime capturer des moments qui n’arriveront pas de nouveau » confie-t-il. Ses photos, toujours denses, n’en restent pas moins remarquablement équilibrées sans donner d’effet de saturation ou de surcharge, preuve de sa maîtrise technique de l’art de la composition photographique. En voici une petite sélection :
Un alignement rigoureux de livres dont les couvertures colorées et les miroirs donnent l’illusion d’espace.
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Scène de famille, au milieu de milliers de plaques ema.
https://www.instagram.com/p/Bbo68nAAFYc/
Le fameux carrefour de Shibuya utilisé à outrance pour symboliser la démographie japonaise. Pourtant, c’est un cas très singulier.
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Un lieu étroit dont l’espace est totalement rentabilisé par la disposition étudiée des marchandises. On hésiterait presque à acheter quelque chose de peur de déranger l’harmonie qui s’en dégage.
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Vertige lumineux. À Tokyo, chaque minute semble compter.
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Patchwork de portes & murs colorés. Perdus dans la multitude anonyme, un homme demande en mariage sa dulcinée.
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De la géométrie équilibrée et dynamique dans l’architecture.
https://www.instagram.com/p/Batqi6FAylU/
https://www.instagram.com/p/BaB5LSkAPby/
Des lanternes méticuleusement alignées par centaines.
https://www.instagram.com/p/Bb1zrQsAZPd/
Tatsuto se définit plutôt comme photographe de rue : « Je fais vraiment dans la photographie de rue », explique-t-il, « Quand je suis à l’extérieur pour photographier, je me promène avec mon matériel et je prends des photos de ce que je vois ». Avec aussi une indubitable inspiration pour capturer l’instant T.
Vu depuis l’étranger, le Japon garde cette image de ville où se bousculent des millions de personnes. Et pourtant, en dépit d’une démographie record, on a jamais vraiment l’impression d’être écrasé par la masse. Excepté dans les métros aux heures de pointe et en dehors des lieux touristiques, il n’est pas rare que des rues soient désertes. Les causes de ce sentiment restent difficile à établir, outre le fait que les japonais travaillent énormément et qu’une autre part soit probablement casanière. Enfin, les japonais n’ont pas pour habitude de « trainer en rue ». La plupart vont d’un pas affirmé d’un point A à un point B sans se soucier du reste, tout en faisant preuve d’une grande politesse vis à vis des autres. Ce contexte très sécurisant permet donc même aux plus claustrophobes de profiter de l’archipel.
https://www.instagram.com/p/BaRXRcRgL9Z/
S. Barret
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Sources : spoon-tamago.com / instagram.com
