On aime le Japon pour ses concepts un peu fou dont on se demande toujours d’où ils peuvent bien provenir… « Thermae Romae Novae » est de ceux là, même si, pour le coup, son origine est bien ancrée dans la tradition japonaise puisque l’animé parle essentiellement de onsen, ces bains si précieux au bien-être des habitants de l’archipel… Découverte.
S’il y a bien une coutume qui colle à la peau (bien propre) des Japonais, c’est bien celle des onsens. Ces bains chauds font en effet partie du quotidien de nos amis insulaires et il n’est donc pas surprenant de les retrouver au centre de l’intrigue d’un animé. Néanmoins, le sujet est amené ici d’une manière complètement loufoque.
Thermae Romae Novae, adapté du manga du même nom de Mari Yamazaki, suit les pas de Lucius Modestus, un architecte spécialisé dans l’édification de thermes au temps de la Rome antique. L’homme est dans une tourmente créative et souffre de difficultés pour renouveler son style. Comment retrouver l’inspiration alors que rien ne bouge autour de lui ? C’est la question qu’il se pose alors qu’un étrange événement va faire basculer sa vie ! À chacune de ses baignades, il se retrouve en effet aspiré sous l’eau et traverse une faille temporelle qui le projette de nos jours au Japon. Chaque voyage dans le temps va ainsi lui permettre de mettre en place des innovations nippones qu’il adaptera à son époque.
Thermae Romae Novae : dans le grand bain de la comédie
Vous l’aurez compris en lisant le synopsis de la série, tout le ressort comique réside dans ses voyages entre les âges pour le pauvre Lucius qui n’entrevoit d’ailleurs jamais qu’il se trouve dans le futur. À chaque fois, il est projeté dans ce monde avec « ces gens aux visages plats » dans lequel il détonne avec sa grande carcasse de Romain arrogant.
Son incapacité à comprendre les autres et à se faire comprendre en retour est aussi source de grands quiproquos bien sentis. Ses apparitions dans le monde à venir lui amènent toujours des découvertes étonnantes concernant les bains et l’hygiène. Cependant, là aussi, l’architecte a un peu de mal à en assimiler le fonctionnement. En guise de noble de son temps, il se demande même souvent où sont cachés les esclaves…
Chacun des 11 épisodes nous offre un Lucius toujours plus égaré mais avide de nouvelles connaissances, même s’il confond volontiers le mont Fuji avec le Vésuve. Nous nous tiendrons bien ici de vous révéler les endroits, des plus logiques au plus incongrus, dans lesquels il se retrouve malgré lui. Ces surprises font le sel du show et vous les attendrez à chaque visionnage avec délectation. La série est vraiment très drôle dans ses dialogues, ses situations et même sa réalisation. Le Romain déambulant (très) souvent nu lors de ses pérégrinations sur l’archipel, la mise en scène rivalise alors de malice pour cacher les parties les plus intimes de cet homme à la pudeur toute relative.
Comédie réussie et délirante, Thermae Romae Novae n’en oublie pas de partager son amour pour les onsens et les traditions japonaises.
Ces onsen tant aimé
L’animé transpire en effet de cette passion qu’ont les Japonais pour ces bains symboles de bien-être et de partage de ce côté de la planète. Nous nous retrouvons d’ailleurs souvent dans le même étonnement que Lucius sur certaines traditions qui nous sont inconnues concernant les onsens. C’est un cours accéléré de tradition et de comportement à adopter en ces lieux où le respect est très important pour que la sérénité y règne.
Mari Yamazaki sait d’ailleurs très bien de quoi elle parle puisqu’elle nous présente, à chaque fin d’épisode, une de ses escapades sur l’archipel à la recherche des plus beaux onsens de son île. Nous y découvrons alors de belles images de ce Japon parfois reculé qui cache des trésors de nature et de bien-être. La créatrice va à la rencontre des personnes qui font vivre ses sanctuaires magiques de tranquillité depuis parfois plusieurs dizaines d’années. Certains les tiennent même en famille depuis plusieurs générations. Ces moments sont vraiment très instructifs et apportent un vrai plus à Thermae Romae Novae qui se pare ainsi d’un côté éducatif très appréciable.
Loin de tourner en rond et de lasser par son concept répétitif par nature, l’animé est une très belle surprise qui vous fera rigoler et vous donnera encore plus qu’avant envie d’aller prendre un bon bain dans un onsen japonais au pied des montagnes. La première saison est à retrouver en intégralité sur Netflix.
Si vous voulez aller plus loin, sachez que les 6 volumes que compte le manga sont disponibles en français chez Casterman. Thermae Romae a également été adapté par deux fois au cinéma mais il y a par contre très peu de chances que nous les découvrions un jour sous nos latitudes. En attendant, vous pouvez toujours (re)découvrir notre article consacré aux magnifiques photos de onsen signées Mark Edward Harris.
Stéphane Hubert
