Un artiste américain a réalisé une série d’estampes inspirée de six films d’animation de Hayao Miyazaki cofondateur du studio Ghibli, et de la patte de Kawase Hasui, peintre renommé d’estampes japonaises du début du XXème siècle. Le résultat ne peut qu’inspirer les fans de cet univers.

10_ghibly_estampeC’est un hasard qui a fait se rencontrer le monde des estampes japonaises et celui, à la patte reconnaissable au premier coup d’œil, du réalisateur Hayao Miyazaki. L’idée a germé dans l’imagination alerte de l’artiste américain Bill Mudron alors qu’il venait de regarder le documentaire « The Kingdom of Dreams and Madness » (le Royaume des Rêves et de la Folie) consacré à Hayao Miyasaki et à la production de ses films d’animation par le studio Ghibli. Quelques jours plus tard, il feuilletait un ouvrage consacré à Kawase Hasui, un artiste japonais connu pour ses estampes de paysages nippons, lorsqu’un parallèle entre les deux univers s’imposa à lui : « J’avais toujours présent à l’esprit la vive impression que m’avait causé le documentaire sur le studio Ghibli lorsque je me suis mis à étudier l’œuvre de Hasui, du coup, j’ai pensé que combiner ces deux esthétiques serait une expérience amusante. » relate-t-il.

On ne présente plus le style particulier de Miyazaki emprunt de finesse et d’élégance, aux thématiques marquées (la Nature et son rapport à l’Homme, le voyage initiatique, le fantastique…). Les œuvres de Kawase Hasui (1883-1957) elles, sont représentatives du mouvement « Shin-Hanga » (« Renouveau Pictural ») qui allie des éléments issus de l’estampe traditionnelle et d’inspiration occidentale, de la peinture impressionniste en particulier. Elles sont caractérisées par le contraste des ombres avec la lumière servi par une palette riche et la faible place accordée aux personnages : quand ils n’en sont pas le plus souvent absents, ils sont relégués au rang de silhouettes. La fusion de ces deux univers offre un spectacle plus saisissant encore.

Bill Mudron a choisi de conserver cette particularité propre à Hasui et les codes de l’estampe japonaise pour donner vie à son projet : dans ses réalisations numériques, les protagonistes de Miyazaki s’effacent pour mettre en valeur l’univers onirique où ils évoluent. Alors que d’ordinaire, les illustrations de ces films se focalisent sur les personnages, ici au contraire, on les cherche des yeux, pour finalement les localiser dans un recoin. Et le peu de place qui leur est accordée renforce celle des éléments du décor (arbre, château, nuage) qui nimbent alors l’espace de leur présence tant majestueuse qu’écrasante. Le résultat est saisissant. Jugez par vous-même.

Au sommet du camphrier (Mon voisin Totoro)

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La boulangerie Gutiokipanja (Kiki la petite sorcière)

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L’hôtel Adriano (Porco Rosso)

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La nuit dans le monde des esprits (Le Voyage de Chihiro)

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En route pour le Château de Cagliostro (Le Château de Cagliostro)

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La forêt des esprits (Princesse Mononoke)

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On notera que les estampes de Bill Mudron sont disponibles sur sa boutique en ligne pour un prix abordable de 20$ (18 euros).

S. Barret


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Source : thecreatorsproject.vice.com

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