Quel est l’objet qui se trouve le plus souvent dans la main des japonais ? Le smartphone, probablement, mais surtout : la carte SUICA ! Il y en aurait plus de 40 millions en circulation au Japon… Mais pourquoi est-elle à ce point indispensable à la vie nippone, ainsi qu’aux touristes de passage ? On vous explique.
Quand on parle de la carte SUICA, tout le monde est concerné, invités de passage ou résidents, on ne sait très vite plus s’en passer. Qu’est-ce que c’est que ce machin-là ? La réponse est simple : un porte-feuille électronique à paiement rapide sous la forme d’une carte RFID qui s’utilise pratiquement partout. Si スイカ (suika) signifie pastèque en japonais, ne cherchez pas le rapport avec les pingouins, le nom est juste kawaii !
La carte SUICA, comme ses nombreux homologues, simplifie outrageusement les paiements. En un simple passage au dessus d’une borne, le montant dû sera décompté en une fraction de seconde. Facilement rechargeable aux bornes présentes un peu partout ou dans les konbinis, elle est de base non-nominative afin de pouvoir la donner à n’importe qui et vice-versa. Bien qu’essentiellement conçue pour rendre agréables les transports en commun, son spectre d’utilisation s’est très largement développé. Aujourd’hui, on l’utilise pratiquement partout.
Une petite soif ?
On choisit sa boisson, on passe sa carte Suica…
Et voilà !
Les possibilités de cette carte sont nombreuses, outre le fait de pouvoir circuler avec presque n’importe quel moyen de transport au Japon (métro, trains et la plupart des bus de Tokyo), elle permet de payer dans beaucoup de restaurants, konbinis, cafés et même dans des parkings. Seules les grandes surfaces font de la résistance, mais pas tous ! Ce n’est pas tout. Elle est acceptée dans les distributeurs automatiques les plus modernes mais aussi dans la plupart des taxis !
Visant spécifiquement les achats peu coûteux, son avantage est manifeste : on évite de se balader avec de nombreux yens. Ceux qui ont déjà mis les pieds au Japon savent à quel point ces petites pièces peuvent rapidement envahir nos poches. Le plus souvent, il ne faut même pas la sortir de votre porte-feuille, le transfert se faisant par radio-identification (RFID) à courte distance.
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Et si vous croyez que c’est tout, vous vous trompez. La Japan Railways voit grand avec son porte-monnaie virtuel. Et ce n’est pas sans recherche de profit bien-sûr. La société de transport ferroviaire n’hésite pas à s’ouvrir vers d’autres marchés. Des opportunité qui intéressent notamment les sociétés Apple et Nintendo qui ont passé des accords avec SUICA afin de permettre au consommateur de faire des achats, respectivement via leur iPhone 8 et/ou leur WiiU.
À noter que les consommateurs du pays du soleil levant sont déjà familiers avec cette technologie depuis de nombreuses années tout en gardant une culture centrée sur l’utilisation de l’argent liquide. Les japonais semblent avoir trouvé un excellent équilibre entre les deux et ne comptent pas renoncer à leur monnaie.
Cependant, la SUICA évolue encore pour s’adapter aux nouvelles technologies. Depuis peu, la carte fait son apparition sur les téléphones mobiles, sur Android et iPhone en exclusivité au Japon. Elle investit aussi les ordinateurs NEC allant jusqu’à intégrer un lecteur Felicia, la technologie de Sony, dans leurs PC portables. Il est ainsi aussi possible de payer son train avec une simple montre électronique. Par ailleurs, elle peut devenir nominative et permettre une recherche automatisée via votre compte en banque. À n’en pas douter, cette technologie réserve encore bien des surprises.
Bien que les concepteurs de cette carte aient compris que voyager et acheter vont de pair, on peut se demander pourquoi la SUICA et pas une autre ? À en croire les chiffres du site 18pillowtalks.io, les statistiques de 2017 parlent d’elles-mêmes : la carte SUICA, c’est 5 millions de transactions par jour et la possibilité de l’utiliser dans 4400 stations (tous réseaux confondus), 24000 bus et pas moins de 340000 magasins ! Ce qui la rend pratiquement indispensable pour de nombreux japonais, en particulier sur Tokyo, Sendai et Niigata. Enfin, via une simple app gratuite, il est possible d’accéder à l’historique précis (heure, montants,..) d’une SUICA sur son smartphone !
En fait, et c’est ce qui intéressera les futurs visiteurs, elle est surtout pratique pour les voyageurs. Outre l’avantage de faciliter ses visites sans perdre de temps, le système offre une économie de 5% sur chaque voyage par rapport aux autres moyens de payement (sur la plupart des transports mais pas tous). Pour qui voyage beaucoup, c’est une belle économie à long terme. Mais la SUICA n’est pas la seule. Les 6 réseaux de la JR proposent des noms de cartes et des fonctionnalités différentes, mais toujours dans le même but avec les mêmes fonctionnalités. Parmi ces autres cartes, on citera par exemple la SUGOCA, la NIMOCA ou encore la ICOCA. Naturellement, chaque carte possède sa mascotte mignonne. La SUICA coûte 500 yens (4 euros) à l’achat dans toutes les stations JR mais peut-être rendue à la fin de votre voyage contre remboursement.
D’un point de vue sociétal, la SUICA et ses homologues permettent surtout de fluidifier la circulation dans les villes et les petits magasins. En effet, on a tous vu ces images de trains bondés sur Tokyo aux heures de pointes. C’est souvent pas bien différent aux entrées et sorties des gares les plus fréquentées. Ces cartes permettent à des centaines de personnes par minute de traverser une seule borne sans bloquer le passage.
Naturellement, si la carte manque de fond, la borne sonne et les portes se ferment. Enfin, si vous craignez de la perdre, il est possible de faire estampiller votre SUICA de votre nom afin qu’une bonne âme puisse vous la remettre via le Koban le plus proche. Au Japon, il y a toutes les chances de retrouver sa carte perdue avec le montant exact. Il ne leur viendrait même pas à l’esprit d’un japonais d’y toucher. Alors, si un jour vous en trouvez une à terre, pensez à faire comme eux ! 😉
– Poulpy
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Sources : 18pillowtalks.io / Wikipedia
