Le printemps frappe à la porte ! Exit les poissons, au Japon, avril annonce surtout la floraison des cerisiers (voir notre article pour aller les admirer à Tokyo), les pique-niques bien arrosés et de nombreux festivals à ne surtout pas manquer. Petite sélection non exhaustive.

1. Le Japan Hobby Show (du 27 au 29 avril)

Cet évènement, reconnu comme le plus grand salon d’artisanat du Japon, retiendra l’attention des amoureux des travaux manuels et autres loisirs créatifs qui y trouveront de quoi donner vie à ce que leur imagination féconde leur aura dicté, que ce soit du domaine du scrapbooking, du modelage, de la peinture, de la broderie, du collage, de la mosaïque, de la customisation d’objets divers, la liste n’en finit pas… Naturellement, on croisera de nombreux objets de la culture kawaï ou otaku, mais surtout leurs créateurs tout aussi originaux.

Les 142 000 visiteurs attendus slalomeront avec plaisir entre les centaines de stands (au nombre de 838 en 2016 !) pour trouver leur bonheur. L’organisateur, la ‘Hobby Association of Japan’, reçoit d’ailleurs le soutien de plusieurs associations dont le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie et celui de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie tant ce salon est l’occasion pour les professionnels et les amateurs de se rencontrer, d’échanger et de se donner une visibilité nationale qui se répercute en bénéfices et en croissance pour le secteur.

Où : le palais des congrès Tokyo Big Sight, Hall d’exposition Est 4-7
Heure : 10:0018:00 (17:00 le dernier jour)
Prix : 1,200 yen (sur réservation) / 1,500 yen (sur place)

https://www.instagram.com/p/10cJvLuXmh/


2. Le festival Ichiyo Sakura et la parade des Oiran (8 avril)

À noter : En cas de pluie, le festival est reporté au lendemain.

Comme son nom le laisse penser, le festival Ichiyo Sakura est un hommage à un certain type de cerisier, l’Ichiyo, qui a comme particularité une floraison tardive. C’est l’un des plus grands matsuri qui se tient dans le quartier d’Asakusa. La foule, toujours nombreuse, se presse aux différents divertissements qui y sont offerts entre le spectacle de tambours japonais, des danses traditionnelles et du théâtre Kabuki. Un marché aux puces y prend place pour le plaisir des fureteurs en quête de l’objet rare ou insolite.

Source : girlschannel.net

Mais le moment le plus attendu est la majestueuse parade des Oiran, ‘Oiran Dochu’, qui se tient à l’ancien emplacement du défunt quartier réservé à la prostitution, Yoshiwara. Autrefois, les Oiran étaient des prostituées de haut rang, qui en plus de leurs compétences sexuelles avaient reçu une formation artistique et littéraire poussée (à ne pas confondre avec une geisha). Celles-ci n’étaient accessibles qu’aux clients les plus fortunés et, lorsque l’un d’eux avait décroché un rendez-vous, l’Oiran se rendait en grand équipage de sa maison à la maison de thé où l’attendait son client. Revêtue d’un somptueux kimono à trois couches et d’un obi pas moins richement brodé, les cheveux arrangés en une lourde et complexe coiffure parsemée de nombreuses épingles, l’Oiran marchait d’un pas lent décrivant un cercle, caractéristique du fait de ses hautes geta, accompagnée de ses serviteurs et de ses jeunes apprenties (kamuro) qui rehaussaient son statut. Le festival rend hommage à cette pratique appartenant désormais au passé en faisant revivre le temps d’une journée, la fastueuse procession mais sans les avantages en nature.

Où : aux environs d’Asakusa 4-chome, Yanagi-dori 5-chome et Komatsubashi-dori  (à 10mn à pied en partant de la gare d’Asakusa ou de la station de métro Iriya)
Heure : 10:00 – 16:00 (la parade a lieu à partir de midi)
Prix : Gratuit

https://www.instagram.com/p/BSRDbgUjb_a/


3. Le tir à l’arc à cheval ou Yabusame

Le Yabusame offre toujours un spectacle saisissant : il faut une très grande habilité aux cavaliers-archers tant pour diriger uniquement avec les jambes leur cheval lancé au grand galop que pour bander leur arc gigantesque et atteindre d’une flèche chacune des trois cibles qui bordent la piste de 255 mètres. Discipline militaire originaire de l’époque Kamakura (1185-1333), le spectacle s’est depuis codifié et fait parfois partie intégrante de rituels religieux. Deux évènements majeurs de Yabusame ont lieu en avril :

Le festival de Kamakura (du 9 au 16 avril)

Né en 1959, le grand matsuri du printemps de Kamakura s’étale sur 8 jours mais le spectacle de Yabusame n’arrive que le dernier dimanche, en un point d’orgue des réjouissances, à partir de 13:00. En l’attendant, les visiteurs pourront profiter d’une compétition de tir à l’arc traditionnel (le kyûdô), de représentations de danse rituelle shizuka no mai le 9 avril à 15:00. En dehors de ces évènements qui se tiennent au sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu, les visiteurs peuvent apprécier en ville le défilé des mikoshi, ces petits sanctuaires portatifs, dans une atmosphère joyeuse et bercée de musique festive.

Où : au sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu (via la gare de Kamakura)
Heure : variable selon le jour et l’activité
Prix : Gratuit

https://www.instagram.com/p/BRkIXitBARu/

Le festival Yabusame d’Asakusa à Tokyo (15 avril)

Deux évènements majeurs prennent place lors du festival Yabusame d’Asakusa. Le premier est le Kusajishi : les archers, à pied, tirent à l’arc sur des cibles en forme de cerfs. Puis vient le Yabusame qui est tellement prisé qu’il est plus prudent d’acheter un billet pour l’un des 550 sièges disponibles que de compter obtenir une des places debout mais gratuites, en nombre restreint pour des raisons de sécurité. Vous pouvez prévoir d’arriver avec 2h d’avance pour vous garantir une place mais alors vous raterez le défilé des archers partant du temple bouddhique Denbouin, passant par le quartier d’Asakusa et l’allée commerçante Nakamise. Le Yabusame se conclut par une fastueuse cérémonie qui récompense les archers qui auront réussi à toucher les trois cibles.

Où : au parc Sumida (via la gare d’Asakusa)
Heure : kusajishi – à partir de 11:45,  yabusame – à partir de 13:00
Prix : Gratuit pour le kusajishi ; places gratuites mais en nombre limitée pour le yabusame (3000 yen pour un ticket)

https://www.instagram.com/p/BRJch6iBTi3/


4. Le Jour de la Terre à Tokyo (22 et 23 avril)

Le Jour de la Terre se commémore dans le monde entier, né de la volonté d’un sénateur américain de sensibiliser ces compatriotes à l’environnement. À Tokyo, la célébration se déroule au parc Yoyogi pendant deux jours et attire plus de 100 000 visiteurs chaque année. Pour l’occasion des stands y sont montés qui proposent d’acheter des produits éco-responsables, de la nourriture garantie sans OGM, des produits végétariens et végans que l’on trouve difficilement au Japon. Justement, à cette occasion, des représentants de la communauté des Végétariens de Tokyo (habituellement discrets) distribuent des prospectus renseignant sur les établissements et les clubs végétariens et végans de la capitale. Bien sûr, des associations environnementales à but non lucratif et non gouvernementales sont également de la partie pour décrire leurs actions, récolter des dons et recruter de nouveaux membres. Sur scène, l’ambiance est assurée par les nombreux groupes, artistes et musiciens qui s’y succèdent tout au long du festival.

Où : au parc Yoyogi (via la gare d’Harajuku ou la station de métro Meiji-jingumae)
Heure : 10:00 – 19:00
Prix : Gratuit

Source : earth-garden.jp

5. La fête de la teube ! (2 avril)

Le Kanamara Matsuri, entendez « la fête du pénis de fer », est un festival annuel shinto de la fertilité qui se déroule à Kawasaki au sud de Tokyo chaque printemps depuis 1977. Comme son nom l’indique, le phallus reproducteur est ici au cœur de toutes les attentions. Si cette fête attire énormément de touristes, c’est également un symbole d’actualité pour les japonais qui n’ont jamais si peu pratiqué le sport en chambre, si bien que leur démographie est dangereusement vieillissante.

Source : Eddy Chang / Flickr

L’origine du festival est tout aussi ubuesque. La légende raconte qu’un démon monstrueux aux dents tranchantes avait trouvé refuge dans le vagin d’une jeune japonaise. Malgré elle, elle amputait ses deux époux successifs de leur instrument reproducteur lors de la nuit de noces. Pour y remédier, un forgeron local érigea un godemiché en fer pour briser les dents du démon. L’histoire ne dit pas si la jeune fille était consentante… Toujours est-il que le fameux phallus est devenu une relique sainte portée à travers la ville chaque année. Chaque année, lui et ses deux petits frères font le tour de Kawasaki sur des mikoshi pour amuser les foules et réclamer prospérité, harmonie dans le couple et fertilité. Bons moments de rigolade assurés !

Où : Wakamiya Hachimangu Shrine (via la station Kawasaki Daishi)
Heure : 10:00 du matin + parade de midi à 14:30
Prix : Gratuit

https://www.instagram.com/p/BRkzpy3jOqw/

S. Barret


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Sources : tokyocheapo.comvivrelejapon.comen.japantravel.com / 10times.com