Avec « Famille en flammes », Netflix nous offre une nouvelle série nippone qui tiendra le spectateur en haleine du début à la fin. On y plonge dans une histoire pleine de mystère et de non-dits au sein d’une famille japonaise décomposée et au bord de l’implosion. La faute à une jeune gouvernante rancunière à la recherche de la vérité. À suivre d’urgence !

Famille en flammes est une série japonaise en 8 épisodes disponible sur Netflix. Il s’agit d’une adaptation du manga Burn the House down de Moyashi Fujisawa.

On y suit Anzu Murata (Mei Nagano), une jeune femme qui s’infiltre dans la maison de la riche famille Mitarai en tant que gouvernante. Elle y est accueillie par la belle et impeccable seconde épouse de M. Mitarai, Makiko (Kyoka Suzuki). Ce que cette dernière ignore, c’est qu’elle vient d’embaucher sa belle-fille qui la suspecte d’être à l’origine de l’incendie qui, il y a 13 ans, a mené à l’explosion de sa famille… Bien décidée à rétablir la vérité, Anzu part à la recherche d’indices qui lui permettront de récupérer la vie qui lui a été enlevée il y a plus d’une décennie. Un scénario riche en rebondissements.

La vérité pour l’honneur

Famille en flammes est donc la nouvelle série japonaise du moment à ne pas rater sur Netflix. Inspirée d’un manga tout aussi riche, elle nous convie à la quête d’Anzu qui souhaite, au-delà de la recherche de la vérité, surtout redorer l’honneur de sa mère. Cette dernière a en effet depuis toujours endossé la culpabilité de l’incendie qui a ravagé la demeure familiale. Pourtant, sa fille en est persuadée : elle n’y est pour rien. Ses soupçons se portent d’ailleurs sur une personne en particulier : Makiko, une ancienne amie jalouse de sa mère qui a tout fait pour lui voler sa vie…et qui a réussi son coup !

La série va jouer avec notre perception de la réalité en alignant les surprises et les faux-semblants. On ne peut pas dire que l’on voit arriver le dénouement puisque de nouveaux éléments de l’enquête sont distillés tout au long des épisodes. Les quatre premiers en sont assez avares et nous mettent face à une certaine évidence. D’un rythme assez lent, ils peuvent même parfois lasser. Il faudra ainsi aller au-delà de ce quatuor calme pour voir le show nous assener sa farandole de vérités… qui n’en sont peut-être pas. Le suspense est bien là et, même si l’on peut aussi parfois tiquer sur certains rebondissements loin d’être indispensables, on ne s’ennuie pas. Série de son temps, les réseaux sociaux y sont très présents et font partie intégrante de l’intrigue.

Bien que suivant une trame scénaristique générale qui pourrait prendre place dans n’importe quel pays, Famille en flammes traite également de sujets propres à la société japonaise, dont l’isolement social et la maladie mentale.

Reste dans ta chambre !

Le personnage de Kiichi Mitarai (Asuka Kudo), un des fils de Makiko, est en effet ce que l’on appelle au Japon un Hikikomori. Il ne quitte jamais sa chambre en bazar et en a fait son univers. Enfermé dans sa cave d’adolescent, l’adulte qu’il est devenu n’ose plus affronter le monde réel. Sortir dans la rue est devenu une souffrance, pour lui qui n’a pas réussi à poursuivre ses études avec succès. Aujourd’hui, rien que l’appréhension de croiser un ancien camarade de classe dans la rue crée une angoisse indescriptible.

Sur l’archipel, ce phénomène est assez répandu (on parle d’un million d’Hikikomori japonais) et découle souvent d’une pression trop lourde qui a été mise sur les épaules de certaines personnes. Incapables de la supporter et d’atteindre leurs objectifs, elles finissent par s’enfermer pour se tenir hors de la société et ne plus subir le regard réprobateur des autres. La mission d’Anzu ne pourra pourtant être réussie qu’en faisant sortir le jeune homme de son antre, ce qui ne sera pas une mince affaire. Tout comme laver l’honneur de sa mère.

Le mensonge plutôt que le déshonneur

Au Japon, on sait en effet combien l’honneur et encore plus la réputation sont des éléments importants pour faire bonne figure dans la société. Rien n’est pire que la rumeur, les qu’en-dira-ton et l’image que les autres ont de soi. Tout le monde le sait et chacun n’hésite pas à sauter sur la moindre brèche pour critiquer son voisin. Dans Famille en flammes, on préfère enterrer la vérité – aussi cruelle soit-elle -, plutôt que de ternir sa propre image. Les conséquences sur la vie d’autrui n’ont absolument aucun poids face à la tradition et la honte que l’on pourrait voir naître sur des lignées bourgeoises qui se doivent – au moins en façade – d’être irréprochables. Oui, la série ne fait aucun cadeau à la culture japonaise dont elle est née.

Doit-on sacrifier sa famille pour ne pas égratigner ses ancêtres ? Pour certains personnages de la série, la réponse est « oui » sans hésitation. Doit-on appeler la police pour résoudre un crime ? À la question, l’un d’eux répond : « Ça aurait nui à ma réputation s’ils s’étaient mis à fouiner ! ». Pour ce médecin, la réputation compte ainsi plus que tout, même plus que sa propre famille.

Seul bémol à la série, la musique. Elle ne colle pas du tout avec les événements à l’écran et envahit trop souvent l’espace sans raison. Les mélodies ne sont vraiment pas à la hauteur et manquent de saveur. Cela gâche-t-il le suspens ? Pas le moins du monde mais cet enrobage musical fait souvent tiquer tellement il prend de la place de manière criarde sans raison. Le très talentueux Vaundy sauve néanmoins les meubles avec le morceau Carnaval qui sert de générique de fin.

Avec ses 8 épisodes, Famille en flammes vous occupera le temps de quatre soirées bien remplies. La série est suffisamment bien ficelée pour que l’on ait envie d’en connaître le dénouement et de ne pas décrocher, une fois passé les quatre premiers épisodes. Le fait qu’elle traite de sujets sociétaux japonais en filigrane est un « plus » que les amoureux de l’archipel ne doivent pas bouder.

Tout comme l’excellente Sanctuary, elle est à retrouver sur Netflix, et ce depuis le 13 juillet. Quant au manga, il est disponible chez Akata.